Mes vers, ils apparaissent comme des cafards,
Comme des atouts inopinés.
Comme ça, dans l'océan, émerge un phare
Pour assurer et fasciner.
Ils viennent dans mon espace de vie étrange
Malgré l'inspiration coupée.
Lorsque je perds mon lien avec les anges,
Les vers arrivent pour faire la paix.
J'ai oublié que j'ai été plus jeune.
Le corps se rend doucement vilain.
Hélas, la poésie est un gros jeu
Sans certitude d'un bon bilan.
Mais dans la mémoire, se conservaient
Certaines figures d'anciens amis
Pour faire mes vers bizarres et aggravés
Qui apparaissent comme des fourmis.
Je ne fais pas en bronze ou en granit
Mes simples lignes rimées en âme
Qui apparaissent et qui ont réuni
Des maux, des biens, le gel, la flamme.
Mon arche a mis déjà à la voile
Pour retrouver une piste secrète
Sous la lumière aisée d'une étoile
Vers l'île des vers dans leur retraite.