J'aimais toucher du doigt vos lèvres entr'ouvertes
Au satin rose Siam d'un ange confondu,
Coussinets attendris fleurant la pomme verte,
Vos lèvres que j'aimais comme un fruit défendu.
J'aimais les voir tendues, dans un joli sourire,
Brillantes les grands soirs de fêtes angevines
Et d'autres soirs aussi, lorsqu'un profond soupir
Venait s'y fourvoyer en latence divine.
Un murmure d’amour, parfois sans crier gare,
De votre âme échappé venait se conformer
A vos lèvres d’émoi, où le bonheur s’égare,
En points de suspension, en frêles guillemets.
Vos dents au charme clair de la nacre émaillée,
Occultées par l'écrin à la riche moirure,
Dans un rictus coquin venaient les mordiller,
Vos lèvres en désir d’une folle aventure.
Alors je gravissais les sommets insensés
De mes rêves jolis agités par la fièvre,
Pour atteindre l'instant de mes voeux exaucés,
Où je venais poser mes lèvres... Sur vos lèvres...
Poème posté le 10/02/16
Informations mp3 : Accompagné par :Pergolessi: Stabat mater: I. Stabat mater dolorosa