Un songe à ciel ouvert (rondeau redoublé.)
par Maninred
Un songe à ciel ouvert a parfumé ma nuit
D'élixirs amoureux et de pierres de lune,
Au pied de ce grand chêne où tu m'avais séduit,
En soupirs caressants feutrés par ta voix brune.
Libéré du trémail j'ai osé la fortune
D'un rêve passe-droit et je me suis enfui,
Piétinant la noirceur des ombres importunes,
Un songe à ciel ouvert a parfumé ma nuit.
Alors tes fines mains se sont posées sans bruit,
Sur mon corps engourdi par l'ocre de la dune
De ce désert sans nom et j'ai gouté aux fruits
D'élixirs amoureux et de pierres de lune.
Et j'ai compté cent fois tes larmes une à une,
Tes larmes de bonheur éparses sous la pluie.
Et je les ai goutées sans en laisser aucune,
Au pied ce grand chêne où tu m'avais séduit.
Epris par ces émois sans rênes j'ai conduit
Mon radeau d'illusions perchées au mât de hune.
Poussées par un autan dont le charme est induit
En soupirs caressants feutré par ta voix brune.
Mais cela n'est qu'un rêve aux teintes parme-prune
Et l'aube traquenarde en flèches m'éconduit
Dans un chaos lointain qui pleure l'infortune
D'un impossible amour ayant pour sauf-conduit
Un songe à ciel ouvert...
Poème posté le 12/02/16