Sous la branche d’un pin, je me suis allongée,
J’en ai dormi des jours sans jamais m’éveiller.
Les yeux fermés au monde au creux d’un oreiller,
Rêvant de ce regard où je m’étais plongée.
J’ai câliné le vent, poursuivi mon voyage,
Demandant à la lune où se trouvait l’amour.
Regardé la rivière en lui faisant la cour,
Puisé l’eau des grands lacs pour en faire un breuvage.
Puis vous êtes venu, un matin sur ma page
J’ai cueilli dans vos mots cet élan de tendresse
Où la plume voguait d’une encre de caresse.
Nous avions pour témoin un bien joli nuage.