Vous paraissiez si noire et le soleil si rouge
À l’heure où la nuit vint désenchanter son feu
Que de ce contre-jour où votre beauté bouge
J’essayai de garder l’image dans mes yeux.
Votre rouge foulard qui flottait dans la bise
Fut le dernier rayon qui brûla mon regard
Et je vis s’en aller la silhouette exquise
Vous étiez trop lointaine et j’arrivai trop tard
Derrière des fruits rouges au marché de la place
J’eus le bonheur de voir le lendemain matin
Votre joli visage au charme si tenace
Que je restai figé, cloué par le destin.
Ayant aux joues le rouge osant un compliment
À mes paroles vous fûtes étonnée, attentive,
Depuis longtemps déjà j’espérais le moment
Où je vous montrerai un peu d’initiative
Et sur vos lèvres rouges je vis venir des mots
Permettant de penser que je pourrais vous plaire
Nous formâmes alors un spontané duo
En vous accompagnant je devins téméraire
Sous un parasol rouge au café du marché
Je vous baisai la main, aussi discret qu’ardent
Vous montrâtes alors un air effarouché
Acceptant cependant l’amoureux l’incident.
Comme j’avais le cœur rouge d’un sourd désir
Je sus vous courtiser avec grande insistance
Vous me rencontriez alors sans déplaisir
Notre timidité perdit son importance.
De roses rouges ayant acheté un bouquet
Je me rendis chez vous étouffé par l’envie
Vous aviez succombé au conquérant effet
Me laissant présager que vous seriez ravie
Hélas je n’avais pas deviné que parfois
La femme ayant des goûts sortant de l’ordinaire
Le sort m’avait fait faire un détestable choix
Vous n’aimiez pas le rouge et je ne pus vous plaire.
Depuis il faut toujours qu’elles adorent le rouge
Les femmes répondant à mon imaginaire
La rouge rose étant la fleur du cœur qui bouge
Qui ne l’adore pas ne peut que me déplaire !