Ce cigare châtain qui me force à tousser,
Me conduit en fumée de pensée en pensée
Vers d'étranges contrées où les rêves culminent,
Porteurs de mes désirs qui de loin m'acheminent
Vers un monde idéal moucheté de bonheur.
Chaque escale irisée par d'épaisses vapeurs,
Consumant peu à peu la blondeur du havane,
Hante par son parfum ma nature gitane :
Douillette elle m'accueille en volutes de soie,
Dans la roulotte bleue où le songe reçoit,
Les sentiments de ceux dont la quête vacille,
Entre rimes de feu et millions de pampilles.
En célébrant l'amour et la beauté des choses,
Un aller sans retour vers la métamorphose
De la larve indigente en papillon royal,
Mon âme épanouie dans un cloître monial
S'élève en harmonie vers des cimes lointaines.
Et qu'importe le mal que ces grâces cubaines
Glissent en silence de bien mauvais augure ?
Quand mon encre de vie épouse la texture
Des pages à écrire au futur incertain,
Je me repais d’odeurs, addict épicurien,
Au point que tous mes vers, dans un grand maelström,
Sont brumisés de foin, d’épices et de rhum...
Poème posté le 06/06/16
Informations mp3 : Accompagné musicalement par Aldo Romano « il camino ».