Les souliers de Satan
par Madykissine
Quand Satan était petit homme,
Il n'avait pas de beaux souliers
Mais il était plus autonome
Que tous les autres écoliers.
Doué d'un rire formidable,
Il attirait les chenapans
Qui lui passaient, dessous la table,
Autant de sucre que d'argent.
Il avait le don du commerce
Et les souliers importaient peu,
S'agissant de ce qui traverse,
En souterrain, le vaporeux.
Sa méthode était assurée :
La connaissance, au plus profond,
Des gens faisant la renommée
Du sol et celle du plafond.
Sa bonne figure avenante
Désarmait les plus insolents
Et manipulait sans attente
Le courage des impotents.
Souvent, pour qu'il se sente à l'aise,
On déroulait dessous ses pieds
Le tapis persan de l'ascèse.
Il ne se faisait pas prier.
Partout il avait une place.
Habile, il connaissait l'endroit
Où la ruse rêvait l'espace
Et chaussait les pas maladroits.
©M.KISSINE – ISBN 9782919390311
12 juin 2016
Poème posté le 12/06/16
Poète