C'est moi, me revoilà ! J'attendais ce moment.
Ca faisait si longtemps… Vous me manquiez vraiment.
Je me suis attardé dans d'autres capitales,
Vous envoyant parfois une carte postale
A mon bon souvenir et à notre passé.
Faisons-la revenir cette ombre ressassée
Par l'histoire de l’homme, histoire intemporelle,
Où se rejouent les peurs, les faims et les querelles !
Dès qu'on parle de Dieu, je sens qu'on me convoque.
Il est mon associé, sans la moindre d’équivoque.
Isolé je ne suis qu'un malheur improbable,
Accroché dans son dos, je deviens redoutable.
Il suffit d'une croix, un psaume, une prière
Du dévot indigent et ma fourche guerrière
Empalera l'amour faisant surgir la haine,
Latente dans le cœur de la nature humaine.
Bourreau invétéré de toute âme fidèle
J'éteins d'un souffle sec l'espoir de vos chandelles,
J'écrase mille vies, j'arrache les sanglots,
De mères endeuillées, de petits angelots
Orphelins apeurés par le cruel supplice
Des serpents venimeux violant les armistices.
Celui qui fut un frère devient la proie néfaste
Caïn plutôt qu'Abel, j’adore les contrastes !
Englués par le miel d'un bonheur sirupeux,
Vous m'avez oublié mais attendez un peu
Que mon armée formée d’aguicheuses succubes
Enfielle la raison d'une paix qui titube.
Et le bon citoyen deviendra xénophobe,
Raciste, acrimonieux, qui du bien se dérobe,
Un grigou malfaisant, tricheur, avaricieux,
Trahissant sans égards ses prières aux cieux.
Et vous succomberez aux viles tentations
Enfouies dans vos cerveaux, prêts à la damnation.
Tachez d’ignominie vos pensées de gala
Et laissez-vous tenter… Puisqu’enfin me voilà…!