La fenêtre de mon aquarium
par Claire-Obscur
Je suis derrière la fenêtre, en prison dans une serre
La mer au dessus s’est venue poser dans le ciel noyé
Les buissons d’hier, aux couleurs d’automne choyé
Se sont changés en coraux ternes imaginaires
L’écume balaie la vitre en reflux et ressacs
Et des vagues de vent gris agitent ce grand lac
Je ne peux croire aux couleurs altérées qui m’entourent
D’une brume pâle aux transparences de coton
Enfermant les ondes dans une absence de sons
Et qui veut me faire croire que mon monde est sourd,
Et puis cette pluie fine qui me ceint de remous
Et a jeté mon ciel dans cette mer du dessous
J’ai le cœur en chaloupe qui tombe dans mes fonds
En panique, je recule et me tiens en alerte
Je ne sais plus si j’ai des bras ou des ailerons
Si j’ai des pieds où une queue dans ma raison qui déserte
Les arbres me donnent un paysage sous marin
Je cherche au-dessus de l’eau, l’ancien ciel azurin
Mais un fantôme d’ombre passe et repasse et me trépasse
Comme un très grand prédateur aux plumes de rapace
Je recule encore plus loin, sûre que c’est un requin
Au cuir noir, aux dents éternelles et au nez aquilin
Ma peur prie pour que saute le couvercle de plomb
De cet aquarium vierge de tous cris d’alcyons
Je ne suis plus sur Terre
Je ne suis plus en serre
Je suis entre deux mondes
Entre Terra et ondes
Je vais perdre mon air
Et serai submergée
Loin de la raison mère
Noyée d’imaginaire
Que vienne la lumière
Avant les flots lunaires
Que me vienne la paix
De rayons éclairés
Dans le noir désespoir
Qui m’offrira l’espoir ?
Entendez mon SOS
Répondez à ma détresse.
Poème posté le 26/10/16