Fonce !
par Skywheeler
Leur expérience fait loi
Celle des Anciens, ma foi,
Qui, aux plus jeunes, précisait
Qu’il était dans leurs intérêts
De, qui veut au loin voyager
Devra sa santé ménager.
C’est la parole du sage homme
Qui, de n’oser mettre la gomme,
Sur la durée vous imposera
De simplement en rester là,
Au temps présent de n’abuser
Pour ainsi beaucoup se priver.
J’ai à mon tour atteint cet âge,
Celui dit-on de l’homme sage,
Et j’ai ainsi pu sans excès
Vivre plus longtemps mes regrets,
De tous ces freins à ma vie mis
En n’éprouvant que nostalgie,
De tant et tant d’actes manqués
Qui ont mon chemin jalonné.
Pour faire un pas sans de faux pas
On se figeait dans nos élans,
En regardant timidement
Ceux sachant se mettre en éclats.
Sans hésitation aucune,
Toi qui veux décrocher la lune,
Je n’ai d’autres conseils alors
Que de te lancer corps à corps,
Sans cette modération,
Source de désillusions,
Te faisant regretter plus tard
De n’avoir été un fêtard.
Au diable ces préjugés
Qui fragilisent nos pensées
Nous rendant bien incapables
De ces actes si mémorables,
Que les uns sauront admirer
Et les autres conspuer.
De même, la bienséance,
Qui, nous imposant le silence,
Forcera l’admiration.
Au diable ces remontrances
A ceux, montrant de l’insolence,
Qui oseront, par passion,
Haut évoquer leurs meilleurs faits
Pour inciter mille regrets
A tous ces pauvres indigents
Dont l’esprit n’est mis en avant.
Au diable cette prudence
Protégeant de l’inconscience
D’oser braver tant d’interdits
Et de passer pour incompris,
Bien loin de toutes ces âmes
Qui ne sortiront de la gamme,
Vous reprochant d’avoir enfreint
La ligne, et pris d’autres chemins
Qui, n’étant pas moins de traverses,
Vous mettront le cœur en liesse.
Au diable tous ces regards
Semblant dire que l’on s’égare,
Qu’afficher autant d’audace
Se doit d’être honni sur place,
Mais quel plaisir alors s’affiche
Quand, de tout cela, on se fiche !
L’instant, jamais ne le néglige,
Car c’est lui qui t’oblige,
Et plus il t’apparaît fugace,
Au plus fort d’une telle audace,
Ton destin te le rendra amer
Ou bien fera ton affaire.
De te frotter à quelques ronces,
Mais sans jamais créer d’offense
À ceux gênés par l’indécence,
Sans hésiter, je te dis fonce !
Écrit en janvier 2017, entre regrets et anarchie, à vous de juger !
Poème posté le 07/02/17