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La fontaine
par Fregat


Forte des vieux souvenirs de naguère Où elle était monument populaire, Elle a résisté jusqu’à aujourd’hui, Chantant jusqu’à la tombée de la nuit. Troublée par la moderne indifférence, Elle s’obstinait avec abondance Sur son bol de granit, d’un serein concert, A murmurer même aux creux des hivers. Mais tout s’est perdu hélas au village, A son lavoir de tremper les lainages, Aux soirs d’y rincer cuillers et couteaux, Aux matins de corvée d’y chercher l’eau. Depuis longtemps ne sont plus les enfants, Hardis, s’y balançant, l’escaladant, Ni plus de galants assis sur sa margelle Guettant sous la lune leurs demoiselles. Il a fallu qu’à ma vitre s’enfuie Dans le soir son dernier vif clapotis Pour que dans un flash-back tout je comprenne : Sa retraite lui faisait grande peine. Au milieu des éclats de voix passées, Au centre de la place désertée Qui n’entendra plus jamais sa rengaine, Elle est morte cette nuit la fontaine.



Poème posté le 08/02/17


 Poète
Fregat



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