Soir après soir tombées au fond
des fleuves les pleines lunes
(impalpable vaisselle en argent
pour les dînettes des ondines)
bien vite dans l’obscur des nuits
se diluent parmi les écrevisses bleues
.
Des oiseaux de corail chantent
rosement au coeur des fleurs
puis s’évaporent vers les bois noirs
et ne restent que des perles de rosée
qu’orientent les aubes nacrées
Amour corps flexibles draps rejetés
.
La personne croisée sur le trottoir,
discret éclair de fraîcheur gracieuse,
si l’on se retourne a déjà disparu
on ne sait où ! Tel pinceau de lumière
dans le vitrage d’une serre au loin
éphémère allume un second soleil
.
Reconnaissons-le : que de beautés
enfants potelés femmes aux regards
de cristal mains aux ongles cyclamen
neiges de l’avril peintures d’automne
musique de cigales parfum des pins
passent vivement du naître à l’oubli…
https://www.youtube.com/watch?v=mTJiUvvD9Js