Reflets
par Skywheeler
C’est tout petit dans son regard
Que se découvre l’avatar,
Qui le surprend de prime abord,
Restant planté dans ce décor,
Et le rend plutôt babillard
En grimaçant dans ce miroir,
Gesticulant de tout son corps,
Il ne le connaît pas encore.
Mais ce n’est que bien plus tard,
Ayant atteint l’âge bâtard,
Que l’on s’habille et se dévêt
En recherchant le bel effet
Où l’ado aime à se montrer,
Tenter d’une belle emballer,
D’un sourire, un cœur enflammer
Et son entourage épater.
Enfin, c’est au tour du vieillard
Qui, prenant un air goguenard,
Du temps, ne verra que les rides
Inclinant son âme au suicide,
Alors que d’autres plus placides
Sauront où l’esprit se déride,
Eux que l’on qualifie de sages,
Effaçant du temps les outrages.
Cette image bien réelle,
Mais pourtant bien irréelle,
Ne nous renvoie qu’une copie
Devant nos yeux tant ébahis.
Ce n’est qu’un double assurément
Où, si le flou est dominant,
On y voit souvent une ébauche
Comme un dessin de la main gauche
Un trait sépare cette image
Que l’on y croit voir un mirage
Où se confond le vrai du faux,
Mais qu’on s’accorde à trouver beau.
Sur elle, il se fait si changeant
Y inspirant un fou chantant
Qui, c’est sur, s’est fait de l’argent
Pour le plaisir de tant de gens.
C’est, dans ses yeux, si flamboyant,
Un sentiment que l’on ressent
Même s’il reste aussi discret,
Il est là, on le reconnaît
Comme tout être un peu sensible
D’un regard à peine ostensible,
Chacun sait ce que l’autre pense
Et chacun entre dans la danse.
Écrit en juillet 2015, miroir, mon beau miroir, ...
Poème posté le 14/02/17