Au commencement...
par Maldoror
Qu’est l'écriture sinon une image pétrifiée de la pornographie ambiante de nos paroles ? Le chant luxuriant des bacchanales tente désespérément de s’imprimer sur les fantasmes d’une page vierge…
Le cri des nymphes nymphomanes et des satyres satiriques ne peut s’épandre dans l’étroit cloisonnement de ces deux cuisses reliées de cuir…
Quand comprendra-t-on que l’antique transe des théâtres, engloutie sous des siècles de vieilles et chastes enluminures, ne pourra renaître qu’à l’appel primitif d’une belle gorge gorgée de sang ?
Délaissez donc les cendres de ce cèdre symptomatique ! Étouffez les piètres colonnes de ce temple de l’hypocrisie ! Le labyrinthe des désirs viendra poignarder les monstres du marbre insolent et, du bûcher enivrant de ses idoles, fera jaillir l’AUTHENTIQUE
PAROLE !
Poème posté le 10/03/17