Et le gâteau, changeant de buffet,
Sur les gourmands fit son effet.
Le vent ayant changé de cap et puis d’allure
Les bateaux qui s’étaient un peu éparpillés
Tournèrent leur compas vers même sinécure
Et sur un nouveau port se trouvèrent aiguillés
Il y avait, bien sûr, des places à saisir
Le navire était neuf et semblait profitable ;
D’avantages acquis ne pas se dessaisir
Est la règle menant au destin enviable.
Comme un vol de moineaux hors du parti natal
Il fallait se parer d’étiquette nouvelle
Avant d’aller au rouf où le neuf amiral
Désirait piloter la masse consensuelle.
Des vestes se tournèrent, était-ce raisonnable !
Le labeur n’étant pas encore bien défini
L’énergie à donner peut être détestable
Si l’on juge l’élu sur le travail fourni.
Imaginez un peu un rêve de pouvoir
Où l’excès des efforts rarement exaspère
Se muant en des tâches qu’exige le devoir
Quand l’ensemble des bras tire la même galère.
Aurons-nous le bonheur de voir les matelots
Qui prétendent barrer mais aiment la paresse
Obligés de mener la France sur les flots
Vers un destin fixé sans la moindre faiblesse.
L’avenir nous dira si des esprits capables
Et n’ayant pas le gain comme unique souci
Rendront notre avenir un peu plus acceptable
Et le climat fâcheux amplement adouci.