Miroir
par Salus
Miroir
(duo)
Le redoutable effet du miroir déformant :
Au service inversé d'une verve insensée,
Une même voix crie, au grand ciel noir lancée !
(D'entre ses clairs blés verts, on lit mon fier froment)
Notre lys est agreste, et de la ronce rose
Pousse la ronde-bosse en nos sauvages champs
Etalant leur culture à la barbe des gens
Qui ne voient de leur nez que l'image trop grosse...
(Salus)
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La vieille glace éteinte pendait à la muraille
Dans cette obscure salle où elle avait pleuré
Sur l’oblique penchant des livres décousus
Tandis que rêvambules de jeunes vies ardentes
Dans la cour platanée qu’enfermait le soleil
Sur le goudron fondant jouaient à la marelle
L’ancien couvent tintait inexorablement
Les heures des enfants dans les blouses écrues
Elle se leva soudain dans la salle d’étude
Qui fleurait le bois mort et vit dans les vieux ors
Et le balancement de l’ancienne pendule
Les cheveux gris du sel des lentes inquiétudes.
(M . Laurent) Novembre 2015
Poème posté le 12/06/17