Y-a-t-il un poète obsédé sur ce blog
par Jamespx
Il y a des jours
Dans la sphère céleste
La virginité se promène habillée
D'une lumière bienveillante et franche
Et éclaire le monde parallèle
Toutes ces âmes solitaires
Aux arêtes vives
Noyées dans une obscurité épaisse
Où aucunes ne lui répondent
Où de temps à autre
Un corbeau croît
À l'ombre d'un arbre mort
Il y a des nuits
Dans l'absence tangible
Quelques gouttes d’aveux ruissellent
Sur les courbes d’une sylphide
À la crinière légère et sienne
À la voix enchanteresse
Là où elle s'asphyxie et pleure
Sur le cœur d’un nuage triste
Et pourtant belle est la vie
Si l'on s'immunise du laid
Là où elle s’enlace sans en avoir l’air
Telle une liane à son berceau
Il y a des vérités
Où la culpabilité se promène
En symptôme dangereux
Voilà des signes qui souffrent de pureté
Et qui écorchent les âmes fanées
Suivre ses larmes
N'est-ce pas sombrer
Dans ses drames
Où nos sentiments sont jugés
Comme si nous étions coupables
De quelque chose
D'inavouable
Il y a elle
Dans un sursaut gracieux
Où une brume dorée du passé
La magnifie encore
Chercher le fluide heureux
Les couleurs vivaces de la vie
Celles qui rendent l’existence solennelle
Où une musique de chambre
Submerge les sens de la chair
L'entrée dans cette enceinte
Dont son aisance l’enivre
Et se révèle sans dire un mot
Il y a lui
Où dans un ciel ecchymose
Ses mains crispées à cette note rose
Parcourent ses hanches velours
Ses seins offerts à son intention
S’abordant ses vaisseaux pensifs
De fièvres et de nausées
Où son plaisir sa joie
Comme sa jouissance ses cris
Illuminent désormais leurs visages
Pour rejoindre l’herbe verte
Celle qui nous pousse heureux
Il y a la chance
Et ce n'est pas rien
Où le corps renoue avec la rosée
Sur la plus belle île dorée
Ou pour le plus long naufrage
Vers la plus lointaine destinée
Tout est histoire de chance
Cette chance dont à chaque instant
Nous demande de l’accompagner
De lâcher prise malgré le vent
De notre fragilité et timidité
Il y a le poète
Celui qui parle aux étoiles
Brillant dans le ciel
Le poète qui parle aux arbres
Respirant l’amour de ses racines
Le poète qui parle aux oiseaux
Voltigeant dans l’air du temps
Le poète qui parle aux hommes
La voix aigre et juste
À ceux qui ne veulent pas l’écouter
Et qui se noient dans les larmes
Il y a tout
Ne sachant rien d'autre qu'écrire
Une vielleuse pense au loin
Je ne chasserai rien d'autre
Que les nuages la vie
Et comme dit Joseph Brodsky
« Si la vie à cet instant chancelante
Allait enfin se remettre en chemin
Tant que ma bouche
Ne sera pas emplie d'argile
Elle ne pourra dire que la gratitude »
Poème posté le 02/09/17