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Travers
par Salus


J’aime le défaut de l’armure, Le talon qu’Achille endurcit ; Gîter bas par tribord amure Lorsque insensé, le mot sancit ! J’aime les belles phrases fausses ; De Faust, le mensonge éhonté, Les académiciennes bosses, Et le kitch toc des sœurs Brontë ! A Dieu ne plaise, où le bât blesse, Dans la syntaxe, au saint des saints Rien ne m’est plus plaisir ou liesse Qu’un terme tors aux feux malsains ! Vampire du syntagme exsangue, Terroriste du verbe lourd J’extrais la langue de sa gangue Pour dire long, en coupant court ! Des cimetières linguistiques, Sabotons, poètes, les fleurs Artificielles et tragiques Avec les acides tueurs De nos inventions textuelles ! Le baragouin simplifié Dont les façons font fi de celles Où notre parler s’est lié, Saura-t-il tenir la gageure ? Car si le sabir est charmant, Son mal, nocivité majeure, C’est du trait l’appauvrissement ! Tant plus complexe est le lexique, Plus complet luit l’entendement ! …Le trop simple est vite toxique ? Tout ça c’est fou ! - j’entends : dément ! J’aime les subtilités fausses D’aléatoires locutions ; L’idiome intuitif, en des sauces Qu’on épice aux aspirations ! J’aime les faunes et les sylphes La langue des dieux, pas de Dion* ! Pégase aphone, on fait des glyphes ! J’aime l’art d’hallucination. * Dion de Pruse 40/120 AP J.C (rhéteur)



Poème posté le 04/09/17


 Poète
Salus



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