Éros d’Octobre
par Lasource
Éros d’Octobre
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Il y a longtemps que je ne me suis plus promené dans ces cathédrales d’automne où trottinent les dix-cors altiers entre les troncs des hêtres dont le soleil cuivre les cimes translucides qu’il rougit ainsi que des vitraux…
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De la terre, si l’on évite que nos pas fassent craquer le tapis des feuilles brunes on verrait sortir une famille de blaireaux peureux, velus supporters d’un match occulte, affichant leurs museaux rayés de noir et blanc !
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Qu’un grand corbeau aux ailes de houille alerte le silence des bois et la tribu s’égaille et disparaît dans son trou, les jeunes d’abord tandis que le dernier gros mâle lève un instant le nez au ciel pour humer le danger.
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Plus loin, ce sont les inévitables sangliers qui grognent en fouillant le sol truffé, pour des glands, des racines délectables, enseignant aux marcassins vifs comme des zèbres quelles générosités dissimule la glaise humide.
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Il faut les voir décamper à toutes pattes en secouant la tête ces ronchons pilleurs de potagers lorsqu’ils repèrent quelque marcheur vertical ! Ils savent qu’ils ne sont pas en odeur de sainteté chez les humains !
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Ce qui me plairait aussi c’est d’apercevoir quelque grues cendrées arpentant de leurs échasses filiformes les roselières de la rivière débordée avant de plier les ressorts de leurs jambes et d’éployer leur essor vers l’Andalousie.
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Ce serait par un automne de tiède soleil déclinant avec lequel mon âge victime d’une sorte de sentiment mystique renforcé par l’or et la pourpre s’accorderait, en cette période impériale du règne de la Nature.
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Comme Automne n'est pas dans la liste imposée, je mets n'importe quoi...
Poème posté le 09/10/17