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Sainte bouteille

Sainte bouteille



Déesse de verre emplie de paradis liquide,
Viens calmer ma douleur qui sans cesse est à vif.
Viens noyer mon cerveau, plongé dans ce rapide,
Et cacher ce malheur qui me laisse chétif.

Quand il n’y a plus d’issue, que tu coules dans ma gorge.
Je pourrais être nu, ma tête comme une forge,
Elle taperait sans cesse, mais ne pourrait m’atteindre.
Grâce à toi je peux même ne plus me mettre à geindre.

Comment pourrais-je vivre, n’ayant plus aucun but.
Si tu disparaissais, cette fois, je mourrais.
Certains ne t’aiment pas et te traitent de pute.
Moi n’ayant plus la foi, j’ai su te déifier.

Alors, laisse parler les braves gens très chics.
Ils ne peuvent comprendre, n’étant jamais tombés.
Ils voudraient voir ma tête plantée en haut d’un pic.
Pour périr plus lentement, c’est Toi, ma préférée !

Cette terre est ma tombe, je ne peux la quitter.
Toi seule est la lumière qui me laisse rêver.
Plutôt que de finir sain, certes, mais crucifié !
Je préfère choisir de partir bourré !

Ce discours n’est pas politiquement correct.
A bien le regarder, je le trouve même, abject.
Mais quand ton doux liquide, à mon sang se mélange
Je suis enfin quelqu’un, sainte bouteille, ton ange !




Ecrit par AlanJoyce
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