Décès
par Ced le magnifique
Je ne me dis pas qu'elle est morte depuis des mois
Mais que depuis des mois je ne suis pas allé la voir
Et que je suis un fils ingrat
Et pourtant j'ai vidé son appartement
Gardé quelques souvenirs jeté la plupart
De cet endroit où j'ai vécut si longtemps
Cette nuit que l'on ne veut pas mais qui vient quand même
Qui nous enveloppe et nous prend ceux qu'on aime
S'est invité sans qu'on la désire
Et aucun cri n'est assez fort n'est assez dur pour la faire fuir
Chaque jour dans le miroir
Je vois les marques du désespoir
Le géant courbe l'échine
La douleur est telle qu'on l'imagine
Et comme un vieux château en ruine
Je suis désenchanté
Et par des cauchemars hanté
Où la fin des miens se dessine
Et le ciel où je me perds
Me lance dans un éclair
N'as-tu donc rien de mieux à faire
Que de te perdre dans d'inutiles prières
Et l'ami temps vient à son tour
Et me dit en riant bientôt viendra ton tour
Et celui de tous tes amis de tous tes parents de tous tes amours
Et le ciel reprend
N'as-tu donc rien de mieux vraiment
A faire ici
Que de t'éplorer comme une jeune fille
Je sais bien qu'elle est morte depuis des mois
Et que je ne suis pas un fils ingrat
Mais je préfère penser ainsi
Plutôt que de me dire qu'elle est là sans vie
Et que son cadavre pourrissant
Remplit de vers la dévorant
Repose six pieds sous terre
Près des restes de son frère
Dans le cimetierre de Damgan
Poème posté le 29/11/17