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Le tombeau d'Empédocle
par Banniange
Highslide JS
par Banniange

"Sadak in Search of the Waters of Oblivion". par John MARTIN
Illustration proposée par Banniange


C’est un miroir de feu qui envoûta son cœur, Sa bouche de flammes convoqua les démons, Des vagues de lave fumaient comme un brûleur, Un cratère hurlant secouait l’horizon... Ceint d’or et de jasmin, il arpentait les villes, Dans son regard brillait un éclat du divin, Son verbe guérissait l’inquiétude stérile Et ses mains repoussaient l’implacable destin. La sève du figuier comme un lait nourricier Coulait des mamelles offertes aux voyageurs, Les grenades pulpeuses, les citrons surets Jetaient au firmament leurs exquises senteurs. Rien ne le détournait de sa quête enflammée, Rien ne le subjuguait sauf l’insatiable ardeur, Qui, de son dard mortel, l’avait obnubilé Et l’incitait toujours à rechercher l’ailleurs. « Dans la nuit solitaire aux aveugles paupières, Quand l’orage foudroie les oliviers en pleurs, Qu’un immense catafalque, empli de malheurs, Ombrage les collines où gémit la rivière, De grands arbres tordus en tête de vipère Sifflent haine et désolation vers les vasières. Mais, doucement, l’aube, de son haleine bleue, Dissipe les terreurs dans un souffle harmonieux ». « Comme Dionysos et son corps démembré Qui se reconstitue en son intégrité, Aussi, tout se divise et tout se réunit : La haine féroce lacère, anéantit, L’amour rassemble,inspire,espère puis féconde. Si l’eau éteint le feu, elle frémit de fièvre, La terre enracine mais le vent vagabonde, Mensonge et vérité fleurissent sur les lèvres ». Ainsi divaguait-il, ce mage d’Agrigente, En contemplant, ému, la fourmi s’égarer : « L’heure est venue enfin d’aller me purifier, De taire ces passions et ces voix qui me hantent Dans ce feu céleste, fontaine de lumière, Qui sort des ténèbres, au fond des souterrains ». Au sommet de l’Etna où valsent les poussières, Près du gouffre git une sandale d’airain. Sagesses et folies dans la fournaise ardente, Tournoient dans les airs tels de grands papillons noirs, Et les connaissances, en cendres, se lamentent, Puis s’évaporent lentement dans l’or du soir.



Poème posté le 02/01/18


 Poète
Banniange



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