Paradoxe
par Salus
Etincelante nuit ! Tu portes le repos
Anthropophage et la sagesse
Bicéphale : un Janus détresse
Tes noirceurs et trace un leurre où luisent tes peaux.
Une aube singulière entrouvre un œil très bleu ;
Les océans des éthers flottent
Sur ces déserts où les vents frottent
Il se lève un jour de fer, ceint d’un soleil feu.
Tour à tour sourd le temps, sous le joug, sans arrêt !
Les matins sont, chacun de guerre
Lasse offerts au phare stellaire ;
Tel Phœnix, l’astre enfin dans le ciel apparaît.
Le recommencement de ce monde infernal
Semble une sombre épreuve stable,
Une condition détestable
Au vrai probant, réel si vil d’être banal !
C’est le céleste cycle et son mouvoir figé,
Et lourds de lumière éperdue,
Le fanal et sa flamme indue
Brûlant, brûlant toujours dans l’espace affligé.
Du cosmique effrayant le prévisible ennui
Fera passer l’heure dernière ;
L’éternité de l’éphémère
Avoue un interstice où se cloue aujourd’hui…
Poème posté le 07/01/18