Chair humaine
par Salus
Sœur, qui nos frères côtoyez,
Enfants et vieux, l’aède oyez
Qui pour vous chante
La solitude, en ces doux mots
Nus et noués d’âme et d’anneaux,
Bête et méchante !
Vous, dont la multitude accroît
Le confort, laissez-moi le froid
Et le veuvage,
Qui m’ont fait la pensée errante
Comme à Judas ses deniers trente
Ont fait la cage…
Car tous m’en auront bien voulu,
Et ne suis traître ne l’élu,
Ni sycophante.
C’est mystère, à la vérité,
Il semblerait, variété,
Qu’un sort nous hante
Dans tes imaginaires mains
Où s’écrivent les parchemins,
Fleurs de mon âge…
Frères et sœurs que j’aime, hélas,
Vous êtes laids, vos coutelas
Ont l’œil sauvage !
Sans famille, et de vent suis fait,
Et d’esprit, qu’un grand feu suiffait,
Fol ! Et filante,
D’une étoile, abolie au ciel,
Dans le vide circonstanciel,
L’abrupte pente
Où le décor et l’être choient
Quand toutes les ruses s’échouent
Au fin mirage
Vain, vie……Et ton fard cisela
La mienne ; et mon art s’isola,
Anthropophage.
Poème posté le 09/02/18