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Musique et intervalle
par Pampelune


Lui ? Il se nommait Wolfgang Incognito. Il émergeait de mon imagination au pincement du violon alto. Il n'avait pas de paupière, ne dormait jamais, mais j'en avais pour deux. Lorsque sa voix en grincements d'ailes résonnait, je fermais les yeux l'écoutant rire et pleurer à la fois. Il emplissait mon coeur comme l'écho une pièce vide et je pensais « Qu'il doit être doux de se noyer ! » Nous parlions un langage à nous; plutôt le sien, cela me convenait. Il m'avait confié un morceau de lui détaché à mon intention. « Il s'appelle Archet Crin. » Me dit-il en préambule. Cet éclat de lui caressait ses cordes là où mes doigts me paraissaient grossiers, servant ma cause auprès de son maître Instrument. Quand jaillissait la mélodie, profondément nuancée, nos étions tous trois musiciens. Aussi secrètement qu'elle. Nos harmonies s'accordaient parfaitement. Parfois, rarement, trébuchait-il ce Violon vivant. Il butait sur un mot, une note, une articulation. Il se cognait contre ma colère passagère ou une autre émotion trop forte. Intraduisible, "intransposable" par ses gammes. Ceci même nous rendaient beaux. D'ailleurs, nous avions appris à nous taire ensemble; et c'est alors, le plus souvent qu'il recouvrait ses plus belles tessitures. Dans ces moments fort(s) intimes, nous étions quatre : le Silence nous rejoignait; nous picotait le pavillon, et j'écoutais notre orchestre singulier. J'espérais bien un jour, trouver mon registre blanc soupir et aller frotter une nuit, quelques allumettes de son chez les anges. Nous leur jouerions notre "silange". In doubling of conversations get the chords. Pupille se rétracte. Saigne l'obscurité. Black-out. La plainte du do affine les termes, Violon et Rose bleue parfont leur révérence. Les Tons s'agenouillent ; ont d'étranges références, Têtes chues contre le roc. Chut(e) un ut en germe. Oreille éclose. Bouche close en sécurité Chante à son pavillon d'âme un péan subtil. Il repose en sons choeur, dépecé mais sublime Et l'ondulement du Temps lui semble inutile. Violon lui, prélude; luit au soir de la Mémoire, D'unissons légendaires taillées à la lime, Volés au limbe de Rose, aux vers d'un grimoire. He ? But who is this "he" who plays the music ?

C'est un hommage à l'ouïe éblouie de Michèle Finck et au violoniste Wolfgang Schneiderhan.

Poème posté le 01/11/08


 Poète
Pampelune



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