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Esclaves
par Antigone


Vous étiez forgerons, paysans ou prophètes ? Qu’importait les saisons, maîtrisant vos destins, Vous étiez citoyens, on fit de vous des bêtes, Que dis-je, des cafards, la lie du genre humain ! Ils vous ont enchaînés, enferrés, que j’en tremble, Terrifiés, torturés, broyés, ou davantage, Vous alliez en vaincus d’un pas qui battait l’amble, Vous ne deviez jamais revoir votre village ! Ils vous ont enfermés. Gisant à fond de cale, Vous étiez mille et cent piétinant la gadoue, Un même désespoir naissait à chaque escale, Tempêtes, privations ont eu raison de vous. Sans envie, sans désir de lauriers anonymes, Vous avez désappris à revenir chez vous, Car chaque tour de rame vous semblait l’ultime Et la même nausée voguait par vent debout. Perdu dans l’univers d’une ville assassine, Marchandés, négociés, asservis sans pudeur, Vous restait de là-bas, de l’ombre des collines, Qu’un vague souvenir étouffé par la peur. Si le temps à couvert ces années de disgrâce, Aujourd’hui, chaque instant vous semble éternité : Oublier ? Pardonner ? Terrible face à face Quand on connaît d’hier l’ignoble vérité !



Poème posté le 04/11/08


 Poète
Antigone



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