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La créature
par Antigone


Il marchait sous la lune d’un pas mécanique, Comme un prince déchu échappé du passé, Dans sa tête jouait un hymne pathétique : Do, ré, mi, fa, sol, do, qu’il se mit à chanter. Dans ses yeux, scintillait une flamme troublante, Une larme, un sanglot, comme un je ne sais quoi, La musique cognait, dans son cœur, obsédante, Celle des troubadours à l’époque des rois. Lorsque je l’ai croisé, il dansait solitaire, Un étrange parfum émanait de son corps, Tout comme des lilas fanés depuis des ères, Comme un manteau de pluie cousu de feuilles d’or. Mais, il ne m’a pas vue quand je lui ai souri. Comme un renard blessé retrouve sa tanière, Comme un cheval fourbu revient à l’écurie, Il s’est évanoui sous les stèles de pierre. Et, depuis cette nuit, lorsque le jour pâlit, Je me souviens, alors, d’un parfum d’autrefois, J’entends comme un sanglot, un murmure, une voix Et, dans le firmament, la lune me sourit.



Poème posté le 11/05/09


 Poète
Antigone



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