Ceux qui fouillent les armoires
Cherchent les morts dans le placard.
Les défunts s'inscrivent
Dans les cravates usées, les costumes élimés,
Les effluves du tabac à priser
Les lèvres sensuelles.
Vos yeux : des serpents à lunettes
Visant à dépouiller l'absent.
Sirotez l'anisette qu'il laissa
Au coin de son départ,
Mangez le pain noir de vos remords,
Accommodez vos tristesses d'un zeste de compassion :
Pleurez sur le bureau
D'où il vous écrivait
Des lettres enflammées,
Feu l'amant desséché,
Au trou noir dans la tête,
Au coeur brisé par la décharge
De vos mots regrettables.