Poètes de l'univers
par Chicabala
Ce n'est peut-être pas le repas que tu préfères:
tu aimes les viandes et du vin confortable
mais c'est du macabo qui a souffert
et de l'eau que tu auras à ta table.
Tu souhaiterais t'habiller à ta façon
avec des bottes des vêtements de roi
mais tu marcheras sans caleçon
et les gens vont se moquer de toi.
Tu seras leur instrument de moquerie;
même en jouant le rôle de fusible
ils vont te couvrir de railleries
et tu seras invisible.
Mais ne te fais pas de soucis
continu à manifester de l'amour
et multiplie de prières car voici
ton Dieu a le sens de l'humour.
Demain peut-être tu seras une référence
et a toi les gens voudront s'identifier
car chaque sacrifice a une récompense
et aux apparences il ne faut guère se fier.
Tu es né brave courageux et fort
ne sois pas inquiet si l'on te méprise
mets-toi au travail et redouble d'effort
parce que la vie réserve des surprises.
Et nous dit la bible
en vérité la vie est une parabole
une chanson qu'il faut rendre audible
et on choisit soi-même les paroles.
La mienne est morne sans doute
je me rassasie en forgeant
car la nourriture me dégoûte
et je n'éprouve plus de plaisir en mangeant.
Je suis resté lé même
la nuit j'écris comme il n'est pas permis
des blagues des nouvelles des poésies
des theâtres et des romans parmi.
ça va bientôt faire quinze ans que j'écris
que j'écris passionnement sans me décourager
et chaque fois que je rélis mes manuscrits
je crois que j'ai raison de m'enrager.
Quel est ce pays où l'artiste est relégué au second plan?
La société est perforée de nombreuses inégalités
et le poète formule des vœux en la contemplant:
le poète c'est le médecin de sa société.
Quel est ce pays où je n'ai pas ma place?
Cependant de nombreux intellectuels il y a
mais constamment ils nous font volte-face
quelle est cette république de Paul Biya!
Les ministres ont pollué l'air
et parmi les fonctionnaires
on dénombre les débonnaires
car ce sont des mercenaires.
Le bas peuple agit comme une chorale
et le désespoir continu de le mordre
puisque chacun crée son petit désordre
et ça crée un désordre général.
Compte tenu de la rareté des sous
les jeunes n'arrivent plus à réaliser leurs vœux
or ils sont pourtant talentueux
mais dans le trente-septième dessous.
Ah, mon pays! Qu'on aime à te saccager:
tu ne t'es pas remis des blessures de la colonisation
et déjà tes propres fils ont aggravé la situation
en se comportant tel des étrangers.
Les ministres détournent notre argent
et s'en vont construire en occident;
la crise économique sévit cependant
et nombreux sont les indigents.
Les policiers sont devenus des voleurs
se positionnent en bordure de route
stoppent les véhicules sans aucun doute
et arnaquent les conducteurs.
Les chauffeurs sont comparable aux bombes
prennent plus de passagers qu'il n'en faut
et c'est leur principal défaut
d'où survient l'hécatombe.
Les maires font les affaires
et les enseignants sont leurs complices
car généralement absents au service
mais perçoivent leurs salaires.
Et ce qui est fantastique
c'est que le pauvre mécanicien
veut à son tour devenir politicien
mais n'a pas de culture politique.
Les politiciens ne sont pas des leaders d'opinion
simplement un groupuscule de petits malins
qui peuvent se changer en doux félins
pourvu qu'on leur offre des millions.
Et les journaliste alors? Les uns sont corrompus!
D'autres craignent de se retrouver en prison
mais Pius N'jawé n'a jamais perdu la raison
paix à son âme, le bon combat il a combattu.
Heureux celui qui fut pieu
qui s'est battu pour ses compatriotes
et qui est resté un fervent patriote:
sa récompense sera grande dans les cieux.
La vie est belle; il est bien qu'on la déguste
mais les dictateurs privent leurs peuples de liberté
alors les libérer devient une nécessité
heureux ceux qui se battent pour une cause juste.
J'irai chez les fabriquant d'explosifs meurtriers
j'achèterai des milliards de munitions
je pointerai mon fusil sur la corruption
et me mettrai à tirer.
Je fabriquerai un collier de grenades
je le mettrai au cou du tribalisme
je le mettrai au cou du néocolonialisme
et ce sera une débandade.
Afrique, mes vers soigneront ta fièvre
et tu retrouveras ton équilibre;
je n'ai pas choisi d'écrire en vers libres
mais j'ai la liberté au bout des lèvres.
La colonisation n'a pas été honnête
certains dirigeants sont des marionnettes
car l'occident a fabriqué ses "lieutenants"
et ils ont mis le feu à mon continent.
Mais Afrique, cesse tes larmes
Nos plumes éteindront les flammes;
les poètes mènent une vie sur du papier
mais ils jouent le rôle de pompier.
Nos poésies contre l'abus d'autorité
nos poésies au secours de l'humanité
nos poésies sans différence de couleurs
nos poésies pour les lendemains meilleurs.
Nos poésies contre les conflits ethniques
nos poésies contre le réchauffement climatique
nos poésies telles des sensations de bonheur
nos poésies doivent consoler les cœurs.
Ma poésie c'est la fleur qui pousse dans le jardin
ma poésie c'est le parent des orphelins
ma poésie contre l'intolérance et le mépris
ma poésie est une case pour les sans abri.
Je ne suis pas un homme riche
j'ai pour fortune quelques vers et une niche
les oiseaux les papillons le soleil la lune
mais voici je vous lègue toute ma fortune.
Poètes de l'univers
aiguisons nos vers
tel est notre objectif
partons au secours des captifs.
N'ayons peur pas qu'on nous refoule
le poète c'est le commissionnaire des foules
des revendications sa plume colporte
le poète sème et le peuple récolte.
Des forces surnaturelles l'ont habité
le poète se balade dans l'obscurité
des millions de lampes il allume
et refait le monde avec sa plume.
Et il a la pression dans son dos
travaille tandis que les autres sont en repos
que le ciel soit sombre ou vermeil
le poète économise son sommeil.
Alors,toi qui rêve les bras croisés
et qui n'a jamais osé
si tu demeures au point zéro
tu ne seras jamais un héros.
écrit du 11 au 12 août 2010
Poème posté le 30/04/11