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Soeur péché
par Utopie


Si au plus sombre de la nuit, Surgit soudain une abbaye, Si devant elle jaillit la pierre, Des croix, des tombes, un cimetière, Si, les gargouilles semblent vous voir, Et vous suivre du regard, Si, les statues pleurent du sang, Et se déplacent lentement, Si, par le vent, les cloches sonnent, Et que des voix, des cris résonnent, Si, des ombres alors se forment, Et que pourtant il n’y a personne, C’est que vous êtes à l’ endroit même Où aucun chemin ne mène. Cette abbaye aux blanches tours, Fantôme d’un passé trop lourd. Chaque pierre est la mémoire D’une triste et sombre histoire, Que personne ne veut dater, Tant il est mieux de l’oublier. Lieu de prières et de passions, Couvant des filles de religion, Où l'amour spirituel Leur est dicté depuis le ciel. A l’heure où naissent leurs désirs, Un commandement peut se traduire. Pour ces fleurs qui éclosent, Il a suffit de peut de chose. Comme le Christ il y a longtemps: « Prenez ma chair, prenez mon sang » L’une d’entre elles prêcha l’amour, A ses consœurs, tour à tour. Sous sa robe de sainteté, Un corps de femme s’éveillait. Désir naissant de jeune fille, Elle ôtât ses lourds habits. Sœur péché, corps de démon, Sœur beauté aux seins si ronds, A sa façon elle a aimé, Elle a tout pris et tout donné. Dans le lit de la damnée, Chaque nonne fut initiée. Ce fut ainsi jours après jours, L'apprentissage de l’amour. Obéissant au commandement, Donnant sa chair, prenant le sang, Quelques instants entre ses bras, Étaient chemins vers l’au-delà. Sa recherche du plaisir, Les faisait toutes mourir, Dans la jouissance et la folie, L'étreinte leur ôta la vie. Ont découvrait chaque matin, L’une des sœurs, le cœur éteint, Et prés du corps inanimé, A demi nue, la fille priait. Agenouillée sur sa maîtresse, Offrant à Dieu ses blanches fesses, Sur lesquelles se dessinait, L’ombre inversée du crucifié. Quand la dernière rendit l’âme, Dans un ultime duel de charme, Elle erra seule dans l’abbaye, Au milieu des corps sans vie. Nul ne sut ce qu’il advint Du joli corps libertin, Certains racontent qu’elle s’est pendue, A la croix même de Jésus. D’autres pensent qu’elle vit encore, Dans l’abbaye, parmi les morts, Et les cloches au vent qui sonnent, Sont ses soupirs qui résonnent.



Poème posté le 09/05/11


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Utopie



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