Au Diben
par Segal
Or pâle et ambré de septembre, la lumière
Traversière étale en douceur sa nonchalance
Et darde ses rayons en ces heures premières
D'une journée promise au rêve et à l'errance
L'océan déroule sa solitude bleue
Et brise son silence en une écume sage
Sous les rochers rosés pigmentés d'ombres bleues
La vague émeraude cherche en vain un passage.
La lande rousse, sauvage, aux senteurs exquises
D'anis, de fougères, d'ajoncs et de bruyères
Ondule sous la caresse intime d'une brise
Et la sente ténue se perd dans les fougères
Le ciel s'est vêtu d'un silence d'aquarelle,
Il se noie dans la mer vers l'horizon poudreux
Au loin, graciles, des nuages perdus, rebelles!
S'estompent, insidieux, en un souffle cendreux.
Face à cette quiétude, la main dedans la main,
Nous n'avons ni paroles, ni regards croisés,
Nous sommes désormais au seuil d'un lendemain
Où nous pourrons bercer nos rêves épousés
Avant ce jour, miroir de nos âmes secrètes,
Jamais nous n'eûmes, dans nos coeurs éblouis,
Imprimé tant d'amour, et nos larmes discrètes
coulent de nos yeux lumineux et réjouis.
Segal
Poème posté le 24/09/11