Silence de brume
par Segal
Je ne connais pas de silence de brume éloigné de l'aurore...
Mais une infinitude glissant sur une déchirure.
Plus de rougeoiment dévoilé
Mais des larmes aveuglantes entre mes mains incertaines.
Je ne connais plus de jour derrière les jours
Mais la mouvance de mes nuits
Plus le dernier souffle de la feuille morte louvoyant dans l'air vivifié de l'automne
Mais la lourdeur inévitable de la solitude.
Je ne connais plus les plaintes des pierres meurtries par le temps
Mais la caresse érodée du vent sur mon visage
Plus le frôlement des ailes de l'ange,
Mais le verbe des luttes annoncées.
Je ne connais plus la porte ouverte des ombres où demeure cachée,l'éblouissante clarté de ton souvenir
Mais mes paupières dejà closes sur un regard intérieur,
Plus le miracle d'un amour éperdu,
Mais la lente désintégration d'une promesse dénoncée.
Je ne connais plus de larmes découlant d'un rêve perdu,
Mais la perle de rosée, assidue, au petit matin,
Plus la sève desséchée de l'arbre mort,
Mais l'éternelle cicatrice gravée sur l'écorce du temps.
Je ne connais plus d'écume de vagues désespoirs,
Mais le flux et le reflux de nos connivences essentielles,
Plus le déchirement de nos mémoires infidèles,
Mais, infiniment, le bleu de l'azur de nos saisons vernales.
Mais, mais je connais encore et encore le clapotis du ruisseau qui file, gémissant vers son passé.
Je connais mes rêves accrochés au firmament, à l'étoile filante,
Et je connais le regard étincelé, halluciné des chats, quand survient au petit matin, leur dernier souffle.
Poème posté le 06/10/11