Hélène la Belle…
C’était au soleil de l'automne naissant...
Mister Smith durcissait à l’envi
Quand dans sa robe jaune
Hélène balançait ses formes girondes
Un dimanche premier d’octobre
L’homme sabottant* la poudre de l’allée
Longea les espaliers qu’il arrosa
Copieusement de son jus nauséabond
D’un coup de dent il blessa satisfait
…L’innocente,
Hélène la Belle…
Du bout des lèvres, à peine consommés
Il jeta aux orties son forfait
Son plaisir au jardin de l’oubli
Et s’essuya d’un geste machinal
A la manche de son paletot
Hélène la Belle…
… Morte de honte
Est perdue dans les herbes du verger
Son amoureux, au cœur lourd de pépins
Accrocha à la fourche la plus haute
De l’arbre… Son désespoir
Au gibet des âmes suicidaires
Le vent se fit complice du pendu
Par la queue embranchée
Mister Smith, hier vivait au Paradis,
Il vivait désormais en enfer
Le vent déchaîna sa colère
Sur le paysan tant et bien
Qu’il ne resta tantôt plus
Sur le vieux pommier
Qu’un fruit endeuillé
De sa Belle Hélène.
Il se fit gauler pour finir
Pelé vif au couteau, écartelé
Pépins mis à nu
Ses chairs souffraient mille morts
Granny Smith au compotier fut jeté
Noyée aux larmes de Kirsch, il retrouva
Hélène la Belle
Bonne poire, belle pomme
S’unirent en quartiers sucrés
Belle pomme, belle poire
S’épousèrent en compote
A Hélène…
… de Macédoine
Note d’espoir aux amants désespérés : le destin réunit toujours les gens qui s’aiment<br />
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* Marcher nonchalamment avec des sabots