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Paranoïa
par Evemarie


Paranoïa Vesoul, le 20 Février 2009 Salut Fred, Le déménagement s’est bien passé. Le gros village en lisière de bois est pittoresque. Tu sais combien j’aime les clochers ? A cent mètres de là, il carillonne toutes les heures, familier et tout, un son grêle, amical, familier, je ne pourrais pas vivre sans. J’ai fait la connaissance des voisins d’en face. Un couple habitant un ancien château. Ils se prennent vraiment pour des châtelains avec une meute de chiens dans le chenil, des fusils sur tous les murs. Pour nous donner confiance, ils prétendent élever un lapin mais devant la porte d’entrée, il y a une grande cage grillagée qui m’a mis le doute, d’un mètre de long …avec deux clapets aux extrémités... Ils capturent ainsi les chats du vosinage qui se hasardent dans leur domaine et les emmenent dans les bois le plus loin possible. Ce qui équivaut à la condamnation à mort de l'animal, comment veux tu qu'un superbe siamois survive dans les bois ? Sous le toit, j’ai remarqué un volet entrouvert jour et nuit, il me semble y voir une lorgnette dépasser. La châtelaine comme je l’appelle, connaît tout le monde ici. Elle m’a parlé de mes voisins. La blondasse, à l’air vulgaire, je l’ai vu hier balayer le trottoir dans un short rose par moins quatre degrés…elle a le feu… Ce que me confirme la châtelaine, qui m’avertit gentiment : son mari parti au boulot, on voit arriver un...type, les volets se ferment en pleine journée, puis se rouvrent…faut que je fasse gaffe à mon mec, moi ! Un soir, le mari est sorti avec une brouette, s’est dirigé sur le chantier de construction voisin et est revenu avec, je te laisse deviner, avec un sac de sable volé ! Tu comprendras que j’ai commencé à observer cet étrange quartier de plus près. Et les voisins derrière la maison, ne sont pas clairs. Je t'explique. Le jardin est rempli de jardinières baroques, ils doivent les voler dans les cimetières, tellement c’est hideux. Mais il y a plus troublant. Ils ont créé un site archéologique caché par des buis taillés diversement, et au milieu est érigé une sorte de mausolée caillouteux surplombé de fleurs en plastique…un monument funéraire…Tu crois ? Ils sont vraiment louches… Hier j’ouvrais les volets, ils sortaient de chez eux. J’ai salué fort : "Bonjour" ! Ils tenaient un long paquet, chacun à un bout, on eut dit un tapis avec quelque chose à l’intérieur, eh bien ils m’ont ignorée. Le paquet a disparu dans le coffre de leur voiture… Ce sont des assassins, j’en ai la conviction. Je projette d’en savoir un peu plus sur ce quartier. Personne ne m’a parlé des quatre hommes résidant dans la ruelle voisine. Une casquette vissée sur la tête, un mégot aux lèvres, une veste de travail…ils sont timides, non ? J’ai frappé à la porte et un spectacle digne d’un film d’horreur m’a fait faire un pas en arrière : Avec un regard fixe, l’un des hommes maniait un énorme couteau, il dépeçait des pièces de viande. L’un broyait ces viandes dans un hachoir fixé sur une table. L’autre touillait touillait la mixture écoeurante et rajoutait des condiments. Un chaudron empli à ras bord de sang, cuisait sur une vaste cuisinière. Il se dégageait une odeur affreuse. Des boyaux vides …le troisième emplissait les boyaux. Ils faisaient des saucisses, du boudin, des graillons frits, des andouilles, des tripes ...! Oh Fred, je regrette tant d’avoir quitté la maison pour suivre ce mec, dans cet étrange village. J’aurai dû t’écouter, rester avec toi. Eve



Poème posté le 07/02/12


 Poète
Evemarie



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