Frémir.
par Muserhode
Ah, que ce vieillard m'attire…
Il m'a appris à écrire,
A aimer, à sourire,
A vivre, à tressaillir,
A me voir embellir,
Tout simplement à frémir…
Je le remercie sincèrement,
De cet ornement…
Je le fais sans fleurs
Parce qu’il en a ailleurs,
Plutôt lui offrir mon cœur
Et toutes ses senteurs,
Ainsi que mes ferveurs,
A lui, ce vieux, ce sénile rêveur.
Mais il n’en a que faire,
Alors, je vais me taire.
Non ! L’essentiel est qu'il soit là,
Loin de moi, près de moi,
Qu’il me mette en émoi…
Je l’aime, je ne l’aime pas,
Je ne le dirais pas…
Lui, m'aime-t-il ? L’insensé sourira !
J’aimerais qu’on dorme tous les deux,
Dans ce jardin, tout heureux.
Dans ce jardin, d'amour en hauteur,
Où sera pureté et grandeur.
Nous, naturels et agréables,
Loin des pitres et des misérables…
Me blottir dans ses branches,
Au dessus des pervenches.
Il est mon arbre préféré,
Je resterai contre lui serrée.
Je voudrais tant le suivre,
Parcourir avec lui ce livre,
Dans cette histoire étonnante,
Je serai béate, consentante !
Nous connaitrons ce moment,
Cet instant de défoulement,
Que tout rêveur aimerait vivre !
D’amour nous serons ivres.
Relation douce de sève,
Où l’émotion n’a pas de trêve…
Où toutes les nuits,
Notre soleil luit.
Ce guerrier ce beau vieillard
Qui a anéanti les maux de son dard,
Qui m'a pénétrée de son épée,
En cet arbre où nous nous sommes tissés.
L'instant où des mots ont jailli,
L’instant où nul n’a failli,
Moments de douleur intense
Où transportés en instance
Vers un monde de petite mort...
De plaisir
Et de délire…
Voués à notre propre sort.
« Pardonne-moi,
Ô mon roi !
Mes écrits sont différents,
Moindre chose, je te les rends.
Je baisse les yeux avant de te les offrir,
Je ne voudrais pas que ces mots te fassent souffrir. »
Ce vieil homme que j’aime tant
Dites-lui que dorénavant
Ce sera tout autrement,
Je l’aimerai, je l’aimerai bien plus qu’avant…
Cet arbre... Cet arbre qui m'attend.
Poème posté le 02/12/12