Et si d’un trait d’azur, je me joignais à vous ?
Sur une passerelle peinte dans la nuit,
Je jouerai à celui qui fait tomber la pluie
Sur le satin nacré de l’une de vos joues.
Profitant des courants, parapluie déployé,
Je décrirai des cercles autour de votre rire
Et les derniers passants ne feront que courir,
A l’instant où mes pieds toucheront le pavé.
Rue déserte, Paris… Les réverbères dansent,
Peut-être le vertige d’une aube naissante.
Entrecoupé de peurs et d’envies incessantes,
Mon souffle sonne ainsi le glas de mon errance.
La peinture encor fraîche tombe de mes mains,
Compte-goutte essentiel d’une toile animée.
Viendrez-vous mélanger à nos peaux abîmées
D’infinis dégradés issus de vos fusains ?
Suspendons ces détails à nos rêves futurs
Et fuyons dans les ombres laissées par l’artiste,
Comme une échappatoire à tout ce qui, d’arts tristes,
A bridé sur nos sentes, amours et écritures.
Je souris à l’idée d’observer in-situ,
Les regards intrigués devant le tableau vide
Où seul un parapluie gisant à l’air humide
Satisfera la vue de leurs esprits obtus…