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L'arrêt d'action? (l'histoire d'une reconversion)
par Zitoun


Pour bien situer les choses: Imprimeur depuis de nombreuses années, j'ai passé un examen pour entrer à l'école de journalisme. J'ai entamé ma reconversion et fait mon premier stage dans un journal, celui de l'Aube, "l'Est-éclair". De bonne heure Lundi matin. Le rédacteur en chef, un oeil sur l'actualité, l'autre encore sur son week-end, fait un tour de table pour établir les tâches imparties à chacun. La réunion démarre péniblement. A la mi-journée, des allées et venues au pas pressé, des cliquetis de claviers épileptiques et des journalistes sur caféinés qui jonglent avec les téléphones, iront bon train. Là, il n'est peut-être pas cinq heure, mais Troyes se réveille et la rédaction de "l'Est-éclair" s'essuie les yeux. Une demi-heure plus tôt, les plus téméraires avaient fait leur apparition. On se salue, on se suce les joues, on apprécie les premières odeurs d'haleines surchargées et on file récupérer le journal du jour. Quelques commentaires mais rien de bien sérieux. Il ne s'agit pas d'élever le débat comme ça, aussi brutalement dès le lundi matin! On aura besoin de force. Le "reconverti" entre, encore timide, le pas hésitant et tente tout de suite de s'accrocher au premier sourire. Celui qui sera avenant, qui sera presque une invitation à partir en reportage, afin de faire ce pourquoi il est là: apprendre. Mais beaucoup de sourires sont de façade. "L'apprenti" n'est pas le bienvenu. Non pas que l'on trouve honteux qu'un non diplômé parvienne au statut de journaliste, non pas que le reconverti soit incompétent ou trop inexpérimenté, plutôt parce que le reporter n'aime pas jouer les chaperons. Ou dévoiler son programme... Alors il faut d'ors et déjà enfoncer des murs! Il faut se motiver, presque harceler les différents rédacteurs pour les inciter à emmener le petit candide. Curieusement, lorsque celui-ci parvient à s'incruster tel le petit parasite qu'il est, le journaliste ne rechigne pas à relire et corriger le papier qu'aura pu dégager L'étudiant de son expérience sur le terrain. Aurait-il plus l'esprit critique que de solidarité? ben oui, c'est un journaliste. Quoi qu'il en soit, l'arpète ne se démonte pas. Un jour au tribunal de commerce, le lendemain dans un petit théâtre miteux, un jour dans le désert d'une médiathèque ou encore à la maison des syndicats... Et puis, un mercredi, en revenant de la chambre correctionnelle, vient la consécration: C'est lui qui doit faire le papier, il sera publié! Certes ça n'est qu'une vague histoire de bagarre en prison, certes, ça ne prendra pas plus de deux petite colonnes en page six mais il parait! Sa mère découpe l'article signé de son nom en souvenir de son "dépucelage". Ses amis diront qu'il l'ont lu au cas ou il devienne bon. Alors la perception du reconverti change. Il devient converti. Il est maintenant sûr de ne pas s'être trompé, il est heureux de travailler avec ces gens si fascinants. Les journalistes des gens pédants? Oui mais c'est bien normal, ils font un métier atypique et sont quelque part les yeux notre société. Il ne sont pas très solidaires? Pas très sociables? Oui mais c'est qu'ils réfléchissent en permanence aux potentiels sujets. Le soir, en rentrant, il explique tout ceci à sa bien-aimée. Soudain au beau milieu de sa tirade, elle l'interrompt:" Dis donc tu commences à te la raconter avec ton boulot là..." Le converti sourit. Il a compris qu'il est sur la bonne voie. Il sera bientôt un confrère.



Poème posté le 27/10/13


 Poète
Zitoun



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