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De Manu à Toto
par Ann


Merci L’ami Pour ce billet Qui me disait S’inquiéter De mon sort. Eh bien, je vis dehors. Alors Merci encore Pour cet autre billet Qu’un jour j’extirpai De votre gilet. J’ai rien appris Rien compris De la Vie, Corde au cou A courir après des sous Et le soir rentrer dans son trou Tout doux Camarade Je suis restée en rade Depuis que j’suis gosse Je ne roule pas carrosse Je traine ma bosse Entre deux courants d’air. Je ne sais rien faire Que tendre mes mitaines Pour une rengaine Que je dégaine Aux chalands À la triste figure Qui trois mesures Écoutent Et s’en foutent Puis lentement Comme à un enterrement Suivent tête basse La masse des gens. Rien de rien Une moins que rien Que je suis mais tiens ! Je soigne mon quotidien Je vis de tous petits riens. De mes nouvelles, Vieilles dentelles Aficionado de l’autel Et du missel En voici ! Je manie Ni la pelle Ni la truelle Mais suis gentille Et manuelle, Une chic fille Comme avant Quand, mon Père Nous jouions aux billes. Mon fonds de commerce C’est le dimanche. Après la messe, lorsque j’ai fait la manche Avec dans les yeux Toute la détresse A faire pleurer l’Bon dieu, Je tire des troncs Des Saints Fiacre et Timoléon Quelques ronds. J’ai rien appris Rien compris De la Vie, Corde au cou A courir après des sous Et le soir rentrer dans son trou Tout doux L’ami Je te le dis C’est un rituel Qui se perd C’est misère ! Faudrait M’sieur l’abbé Que tes brebis Paradis garanti A la quête In my pocket Jettent Un peu plus d’oseille Dans la corbeille Toi, t’as un bon fond ! Un bon fond de poche Moi, suis de la cloche Faut bien que je croute Mas si j’avais su plus tôt Que c’était toi mon Toto, Complice du bac à sable Copain de cartables Le prieur de ces lieux Je m’en fus ailleurs Dépouiller religieux. Moi désœuvrée Toi curé Avons bien mal tourné Cordes au cou Dans la vie Qui sait Notre trou Aurions fait Ensemble Sans doute Avant l’août Serait absoute. En réponse à une lettre Si bien cachée Qu’hier je volai À un prêtre Je te jette au caniveau Ma bouteille épistolaire Par retour Raconte à ton tour Je veux savoir ton boulot Tout sur ton existence A ras jusqu’au goulot Et remercie La providence Que je t’ai vidé les poches. Ta Manu Qu’a changé de quartier Par amitié



Poème posté le 11/11/13


 Poète
Ann



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