Je vous attends
par Poetry
Dans cette abondance de nourrissons
Il fût facile d'en perdre la notion
L'unique pièce sordide d'une pension
Les barreaux d'un lit pour seul horizon
Déposer dans une cage, j'enrage
Mes cris bavent une écume de lait caillé
Mes mains agrippées au néant pour lutter
Le vilain à adopter sans nom, pas très sage
Le bâtard oublié, qui ne parle pas
Dans mes couches moi le "merdeux".
Mes yeux effacés par la peur, malheureux
D'être venu, celui qui ne s'embrasse pas
Le rejeton, un être débarrassé
A la tétée d'un biberon ou coule un vide
De mal aimé, aux profondes rides
La gangrène d'une société
Ce marmot à l'édifice fragile
bancal, je erre sur des routes
Sans affection , l'humain que je redoute
Moi le gosse qui sert à rien, l'inutile.
Je n'ai pas eu la bonne pioche
Un gavroche des temps modernes
Celui qui n'a pas eu de veine.
Moi le mal aimé, le sale mioche.
A tous les enfants orphelins de Sarayevo
Poème posté le 05/12/13