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Ville
par Marcek


Ville, ville, tu m'éternises Au parvis des tes cathédrales Où roucoulent à l'aube grise Mille pigeons sous le ciel pâle Ville , ville, tu me voyages Au flot de tes fleuves tranquilles Qui viennent lécher au passage Les flancs de tes quais immobiles Ville, ville tu me vertiges Du haut de tes étages fous Vers des nuages qui voltigent Au gré du vent et ses remous Ville, ville, tu macadamises Mes pas , les faisant résonner Et offres à mes pieds la surprise D'une jungle surbétonnée Ville , ville , tu soulographes Mes sens dès que tombe la nuit Sur mes paupières tu paraphes Les mots « plaisir » et « désennui » Ville, ville, tu caramboles Les amants au creux de tes lits Dans tes ombres le cour s'affole Et s'accomplissent des délits Ville, ville, tu m'absurdises Car en tes quartiers se côtoient Les ors des palais, des églises Et la crasse des pauvres toits Ville , ville, tu bidonvilles Ceux qui sont venus de très loin Pour trouver , en fuyant leurs villes, La même amertume à leur pain Ville, ville, tu tentacules De tes réseaux industrieux L'air des campagnes qui reculent Sous tes assauts impérieux Ville, ville, est-ce que tu regrettes Ce bon temps, où l'on t'amenait Poussant chariot ou bien brouette Les fruits , sur tes petits marchés ?



Poème posté le 01/03/04


 Poète
Marcek



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