Artefact...
par Fanch
Il est en serviteur de son égo immense
Celui qui prend, furtif, le pouvoir sans attendre…
Elle lui dira pourtant d'écouter les silences
Sans jamais, pour autant, qu'il veuille les entendre.
Il n’a de richesse que l'orgueil qui le hante
Gaspillant ce qu'il pense alors inépuisable…
Discrète elle offrira tant de forces constantes
Mais il ne la verra que faible et misérable.
Il vit de ses amours en coq de basse-cour
De passions sans vergogne en théâtral martyr…
Elle demeure en retrait, au pardon sans détour
Dont il ignorera qu'il le sauve du pire.
Il est de tous ces lieux aux folies exutoires
Oublieux de l'intime du partage des âmes…
Elle restera toujours en éternel avoir
Des comptes qu'il devra à sa pudique flamme.
Il désespère peu de ce qu'il se croit être,
Ce qu'il croit de l'enfance, du destin qu'il espère…
Elle attendra longtemps avant de se démettre
Du rôle confondant l'épouse avec la mère.
Il dessine ses traits avec tant d'évidence
Voulant que sa nature lui compose à l'envie
L'expérience des temps passés et accomplis
Et garder à jamais le tempo de sa danse.
Avant de s'effondrer parfois au dernier acte
Mais espérant toujours que ses doutes s'effacent,
Il lui dit qu'elle altère le dessein qu'il se trace
En n'étant de sa vie qu'inutile artefact.
Et il saura trop tard sa partie féminine
Qui tient de l'harmonie d'une vieille bâtisse,
Celle dont la noblesse peu à peu se devine
Au rythme soutenu de l'histoire qu'on tisse.
Comprendra-t-il alors son erreur essentielle
D’avoir pu étouffer en lui cette richesse
En mépris inavoué de toutes les femelles,
En effluves malsaines du cours de ses détresses?
En retenant de lui la raison d'être forte
Et d'elle-même ce que le cœur lui réclame
Elle aura la nausée de voir qu'elle réconforte
La gloire masculine que les siècles proclament.
Elle dira l'illusoire de l'improbable pacte,
Les repos du guerrier qui lui furent un combat,
Les blessures sans nom infligées par son roi
Pour un jour s'apaiser quand enfin elle saura
Que de sa destinée, c'était lui l'artefact…
Poème posté le 03/06/14