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Dialogue de gourds
par Jim


L'un Enfin ! Écartez-vous ! Vous me faites de l'ombre ! Voyez dans quel courroux chacun de nous deux sombre ! L'autre Je vous le dis, Monsieur, que vous exagérez ! De quel droit pensez-vous que je vous cèderai ? L'un Mais je suis ! et cela, Monsieur, devrait suffire, Pour que vous me laissiez sans que j'aie autre à  dire ! L'autre Mais vous êtes, c'est sûr, plus ruffian que passant, Et votre identité ne coule dans mon sang ! L'un Il est sûr, en effet, que nous n'avons têté De lait à même mamme ! Oh ! le sale entêté ! L'autre Vous n'êtes qu'un goret, et sans doute la truie Qui ci-bas vous mit bas renie qui la détruit ! L'un Cuistre ! Sachez que mon éducation refuse Que contre vos éclats de mon talent j'abuse ! L'autre Talent ! me dites-vous ! mais d'autres n'en avez Que de rester ici planté comme un navet ! L'un J'honore le légume qui montre racine, Car jamais il ne cache sa noble origine ! L'autre Je reconnais en vous le terrien besogneux, Qu'outre enfoncer son groin jamais ne fera mieux ! L'un Vous ne tiendrez pas compte de mon bel état ? Je doute qu'à savoir cela vous épata ! L'autre Dites donc, mon beau sire, à quel lustre brilla Cet éclair de génie qui ternit votre éclat ? L'un Mais par mes titres ! mes fonctions ! je suis ! j'existe ! Cela suffit pour que je règne sur la piste ! L'autre Sont-ce donc vos mollets de baroudeur cycliste Qui vous rendent si fin et subtil analyste ? L'un Décidément, vous ne respectez rien, barbare ! Du haut de mon perchoir, je martèle mon art ! L'autre ...Oratoire sans doutes ? Jouir quand je blesse, - Ah mon plaisir ! - pourvu que je tienne la laisse ! L'un Sachez que votre doute est pour moi une injure ! Pour cela je pourrais vous mener la vie dure. L'autre Ah le pauvre d'esprit qui appelle à rescousse Sa sociale fonction à la moindre secousse ! L'un Sachez qu'en d'autres temps, j'aurais fixé au pré Une heure afin de vous coucher sous les cyprès ! L'autre N'ayez donc de regrets, jouons comme en ces temps, Et sachez dès ce jour d'hui que je vous attends L'un Sans doutes croyez-vous que je n'oserai pas Aux mots joindre le geste envoyant à trépas ? L'autre Je constate, mon bon, qu'à vous ouïr je me lasse, Tandis qu'espérez, las ! ma patience trépasse ? L'un Profitez que j'ai d'autres devoirs qui m'appellent Pour que, sans nul honneur, vous vous fassiez la belle ! L'autre Nous y voilà ! Telle grandeur d'âme soudain Préserve des salons la perte d'un mondain ! L'un Cela sera, manant ! puisque vous le voulez ! Et dès ce soir, vous affronterez... mon valet ! L'autre Ah beau républicain, vide de particule, Qui plus n'a de cervelle que de testicules ! L'un Je m'en voudrais de n'exaucer tous vos désirs ! Votre arme ! que dès ce soir votre morgue expire ! L'autre Mon arme vise au cœur, ignore vos empires ; Mon arme, devant vous, toujours sera le rire.



Poème posté le 11/06/14


 Poète
Jim



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