Le pinceau dessine sur la soie
Une rose à la robe immaculée
Soudain une ombre noire, une rafale s'abat
Une tâche sanglante, et sa tête vole en éclats
Ses épines d'acier en vain se sont serrées
De son lit bourbeux elle fut arrachée
Sans ailleurs où aller, sans espoir de demain
La sève est retombée
La vie coule lentement, et puis d'un coup de vent
Se trouve fauchée, disparue à l'instant
Jamais on ne la vit, si blanche et vivante
Qu'à la seconde éternelle de cet envol
Juste avant la mort qui martèle, et niera tantôt
Dans la boue la miséricorde de ses pétales abandonnés
Un pétale seulement, velours blanc et froissé
Témoignera encore, l'espace d'une pluie
Qu'ici, dans ce coin jardiné, un jour a fleuri
Une rose aux lèvres blanches,
Qui réjouissait chaque matin le regard du jardinier
Et lavait de sa pureté l'estampe japonaise
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