Anton TCHEKHOV
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(poète)
Biographie (Cliquez ici pour la lire)
Un témoin impartial de l'âme russe
Anton Tchekhov naît le 7 janvier 1860 à Taranrog, petite ville portuaire sur les rives de la mer d'Azov. Il est le troisième enfant d'une famille qui en comptera six.
Fils de serfs, son père tient une petite boutique de denrées coloniales. Sa mère est fille de commerçant. C'est là que Tchekhov passe son enfance. Une enfance pauvre, souvent battu par son père. Lorsque celui-ci est absent, le jeune Anton tient la boutique. Il y écrit ses premiers récits. Dans une nouvelle « Ma vie, 1826 » il fait un tableau sévère de sa ville natale « on mangeait mal, on buvait une eau insalubre...dans toute la ville je ne connaissais pas un seul honnête homme ».
Anton étudie dans une école grecque puis au lycée et chante à l'église dans un chœur religieux.
En 1876, le père fait faillite et, pour éviter la prison, s'enfuit à Moscou avec toute la famille sauf Anton qui doit finir ses études et ne les rejoindra qu'en 1879. Il vit en donnant des leçons particulières. Il obtient une bourse et entame alors, à Moscou, des études de médecine.
L'écriture reste une source de revenus complémentaires, sans ambitions littéraires. Lorsqu'il connaîtra ses premiers succès, il pensera que le public se trompe. Il ne se considère pas comme un véritable écrivain. Il fut pourtant avant tout un auteur de nouvelles et un maître dans le genre.
Sa première nouvelle « La Cigale » sera suivie de plus de deux cents dans différentes revues « humoristiques ».
A partir de 1885, il rencontre Souvorine éditeur et critique théatral de la revue Les Temps Nouveaux. Ils deviendront de grands amis.
Tchekhov va changer la nature de ses nouvelles après avoir reçu une lettre de l'écrivain Grigorovitch, de 34 ans son aîné, qui lui demande de devenir plus réaliste, en soignant et en développant davantage ses récits et ses personnages. Il va suivre ses conseils. Il obtient le Prix Pouchkine en 1888 pour son recueil « Dans le crépuscule ».
Durant sa vie c'est 649 nouvelles et récits qui seront publiés, très lues aujourd'hui encore en Russie où l'on considère que c'est la partie la plus importante de son œuvre .
Tolstoï refusera tout talent de dramaturge à Tchekhov mais, en revanche le place très haut comme conteur, le comparant à Maupassant. Il écrit « on dirait qu'il jette les mots en l'air n'importe comment mais, comme un peintre impressionniste, il obtient de merveilleux résultats avec ses coups de pinceaux ».
Sa première pièce de théâtre en 1878, « Sans père » passe inaperçu. Cette pièce ne sera reprise qu'en 1923 sous le titre de Platonov.
Il faut attendre 1887 pour un premier succès, mitigé cependant, avec « Ivanov ». Le plein succès viendra en 1889 à Saint-Pétersbourg.
En 1890 Tchekhov voyage à Sakhaline où il visite le bagne et remplit dix mille fiches pour une enquête minutieuse sur les forçats dans « ce lieu de souffrances insupportables » (L'île de Sakhaline, 1891).
Retour par l'Océan Indien puis l'Autriche, l'Italie et la France. Il se sait tuberculeux depuis l'age de 24 ans et son état de santé ira en s'aggravant l'obligeant à de nombreux voyages « de santé » notamment dans le sud de la France.
Il organise des secours pour les victimes de la famine et du choléra qui touche une grande partie de la Russie.
Il s'installe avec ses parents au Sud de Moscou, en 1892, puis voyage de nouveau en Italie et en France.
En 1895 il rend visite à Tolstoï à Iasnaïa Poliana.
En 1897, grave crise d'hémoptysie et nouveaux voyage pour l'étranger. Il se fixe à Nice, se passionne pour l'affaire Dreyfus et admire Zola. Il rompt avec son ami Souvorine qui est anti-dreyfusard. Il rentre en Russie en août 1898 et s’installe à Yalta dont le climat convient mieux à son état de santé.
En 1900 il est académicien d'honneur de la Section Belles Lettres de l'Académie des sciences.
Il passe l'hiver à Nice.
En 1902 il démissionne de l'Académie russe car le tsar a refusé l'élection de son ami Gorki.
1904, première de la Cerisaie à Moscou où un hommage solennel lui est rendu.
Ce sont ses pièces de théâtres qui vont connaître un immense succès et lui assurer une notoriété internationale jusqu'à nos jours :
Ivanov en 1887
L'Ours en 1888
La Mouette en 1897
Les Trois Sœurs en 1901
La Cerisaie en 1904, l'année de sa mort.
L’œuvre de Tchekhov est une contemplation objective de l'âme russe, de la vie et de la condition humaine. Ses personnages sont dans l'imagination d'un ailleurs, d'une attente et dans l'échec de rêves humanitaires impossibles à réaliser.
Ses nouvelles sont le panorama d'un monde, une compassion pour le peuple russe. L'écriture de Tchekhov est une musique incomparable, poétique à plus d'un titre. La nature, pour lui, c'est ce qui se dégage du bruit d'une feuille, de la lumière du soleil sur une branche. Le récit « La Steppe » exprime la steppe, les paysages humanisés dotés d'émotions, de rires et de tristesses sensibles dans le bruissement du vent, des arbres et des rivières.
Sa grande compassion pour le peuple russe s'exprimera durant toute sa vie de médecin.Il soignera gratuitement les plus pauvres. Il sera également un généreux donateur pour construire une école et une bibliothèque dans sa ville natale. Anton Tchekhov fut un homme bon durant toute sa vie.
Sur son œuvre, il écrit :
« L’écrivain n'est pas un confiseur, ni un maquilleur, encore moins un amuseur. C'est un homme lié à la conscience de sa dette et de son devoir...il se doit d'être aussi objectif qu'un chimiste... »
Il meurt le2 juillet 1904 dans la station thermale de Badenweiller en Allemagne. Il a 44 ans. Trois ans auparavant il avait épousé la comédienne russe Olga Knipper.
source : Ottomar
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