Emile VERHAEREN
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(poète)
Biographie (Cliquez ici pour la lire)
« Le grand lyrique des Flandres »
Emile Verhaeren naît à Saint-Amand, près d’Anvers, le 22 mai 1855.
Saint Amand est dans un paysage flamand de brumes, de gel, de prairies inondées quelquefois par les grandes marées. Pays des moulins, des vanniers, des cordiers. Au bord de l’Escaut passent les bateaux avec leurs grandes voiles. Les digues sont gigantesques.
Ces impressions se retrouveront dans les poèmes d’Emile Verhaeren où il saura si bien magnifier cette Flandres de son enfance. C’est avec ce regard flamand qu’il écrira dans une trentaine de recueils son « ouverture au monde » proche d’un romantisme socialiste propre à l’époque.
Il entre au collège Sainte-barbe, tenu par les jésuites, à Gand en 1869 et y restera jusqu’en 1877. Fervent lecteur de Lamartine, Hugo, Chateaubriand, il écrit ses premiers poèmes en classe de quatrième.
Il entre à l’Université de Louvain. Il y fonde un journal, La Semaine, bientôt supprimé par l’autorité académique qui trouve les écrits de Verhaeren trop « batailleurs ». Il est reçu docteur en droit.
En 1881, Emile Verhaeren entre au barreau de Bruxelles qu’il quittera rapidement pour se consacrer à la littérature. Il publie Les Flamandes (1883). Le recueil fait scandale en Flandre.
Après des hésitations « naturalistes » ou « parnassiennes », il adhère au mouvement de rénovation « Jeune Belgique » et « L’Art Moderne » lancés à la conquête de la liberté littéraire en Belgique puis, se rallie au mouvement symboliste.
En 1886, il publie Les Moines, qui évoque la vie des cloîtres.
Entre 1887 et 1891, Emile Verhaeren traverse une crise maladive grave, mort de ses parents et des problèmes de santé qui affecte sa vie, la transformant en tragédie intérieure.
Ses poèmes exaltent la douleur pour elle-même avec rage et sauvagerie. (Les Soirs, Les Débâcles, Les Flambeaux noirs).
En 1891 il se marie et s’établit à Bruxelles. Son bonheur conjugal s’exprimera dans Les Heures claires (1896), Les Heures d’Après-midi (1905), Les Heures du soir (1911).
En 1892, il est dans le groupe qui fonde la Section d’Art à la Maison du Peuple. On y joue Wagner, on discute d’Ibsen, on lit Hugo et on y interprète aussi des chansons populaires.
En 1893 il publie Les Campagnes hallucinées. L’année suivante Les Villages illusoires. Dans Les Villes tentaculaires il dénonce l’absorption des campagnes par les villes, la misère, la corruption, la veulerie, l’argent.
Il exorcise le présent dans les Aubes, rêve d’avenir purifié. L’ouvrage est traduit dans le monde entier.
En 1898 il se fixe près de Paris, à Saint Cloud.
Vers 1900 il écrit les poèmes, peut-être les plus marquants de son œuvre, les Visages de la vie (1899), les Forces tumultueuses (1902), la Multiple splendeur (1906), les Rythmes souverains (1910)…
Dans Toute la Flandre (1904-1911), il magnifie les hommes et les paysages de son pays natal.
Il donne des conférences dans de nombreux pays d‘Europe. Le roi Albert 1er le proclame « poète national ».
Ses œuvres sont traduites en 20 langues.
En 1911 il rate le Prix Nobel de littérature attribué cette année là à Maeterlinck.
La guerre et l’invasion allemande de 1914 entame son idéal en une humanité meilleure.
Sa poésie « du paroxysme » est aussi une poésie de la « suggestion » où il est demandé au lecteur, par des paroles simples, d’achever, par sa propre émotion, la vision proposée par le poète qui est alors comme « un sifflet dans les ténèbres ».
Emile Verhaeren reste le poète d’un humanisme prônant une foi indéfectible en l’homme luttant contre l’inégalité sociale et le déclin des régions rurales.
Emile Verhaeren a écrit également quelques contes, des pages de critique littéraire et des études d’art dont les monographies sur Rembrandt, Ensor et Rubens.
Il meurt tragiquement, broyé par un train en gare de Rouen le 27 novembre 1916. Il avait 61 ans.
« Le but immédiat du poète est …de s’exprimer ; le but médiat d’atteindre le beau » Emile Verhaeren.
source : Ottomar
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