Biographie (Cliquez ici pour la lire)
Louise Labé. (1526-1566).
« La Belle Cordière »
Née à Lyon, elle est fille puis femme de riches cordiers. Lyon est alors la capitale intellectuelle du royaume.
Le milieu social auquel elle appartient considère que l’éducation consacrée aux belles lettres est, pour les filles, la marque d’un statut social élevé.
Elle sait le latin, l’italien, l’espagnol comme la musique et l’équitation où elle excelle. Elle participera à plusieurs tournois.
Elle s’initie aux traditions poétiques dominantes de l’époque, le pétrarquisme et le néo-platonisme.
Rappelons que Pétrarque (1303-1374) dans son recueil de poèmes la Canzonière, dédié à Laure de Noves, célèbre l’amour platonique.
Le pétrarquisme consiste à imiter cette façon de chanter l’amour.
Pour Platon (427-374 av. JC), sa conception de l’amour est développé dans le Banquet « Eros est le dieu le plus ami des hommes ».et « notre espèce ne saurait être heureuse qu’à une condition, c’est de réaliser son désir amoureux, de rencontrer chacun, l’être qui est notre moitié, et de revenir ainsi à notre nature première… (Mythe de l’Androgyne).
Louise Labé tient son « bureau d’esprit » dans sa maison lyonnaise. Elle appartient à ce que l’on nomme « la grande poésie lyonnaise » aux côtés de Maurice Scève et Pernette du Guillet.
Sa poésie obéit, en apparence, au pétrarquisme en en contournant les conventions et en en changeant l’esprit.
Elle manie parfaitement la rhétorique amoureuse de l’époque en donnant une touche plus féminine.
Elle chante les vertus de son bien-aimé (Olivier de Magny probablement), lui reproche son indifférence et le supplie de répondre à son désir.
Elle s’interroge sur les critères de la beauté masculine et reproche aussi à son bien aimé le caractère conventionnel des louanges qui lui sont adressés.
Elle ironise et dénonce l’hypocrisie du langage.
Une thèse récente, controversée, d’une universitaire, Mireille Huchon, remet en question l’existence même de Louise Labé. Elle ne serait que l’invention d’un groupe de poètes réunis autour de Maurice Scève. (Louise Labé, une créature de papier, 2006)
Ses œuvres : le Débat de Folie et d’Amour (prose) et trois élégies et vingt quatre sonnets.
On voit mourir toute chose animee,
Lors que du corps l’ame sutile part :
Je suis le corps, toy la meilleure part :
Où es tu donq, ô ame bien aymee ?
(Sonnets VII)
source : Ottomar
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