Robert DESNOS
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(poète)
Biographie (Cliquez ici pour la lire)
Être un homme jusqu'au bout.
Second enfant de Lucien Desnos et de Claire Guillais, Robert Desnos naît à Paris le 4 juillet 1900. Son père est mandataire aux Halles pour gibier et volailles et adjoint au maire d'arrondissement.
Après le certificat d'étude primaire et le brevet élémentaire, Desnos quitte l'école Turgot. Il veut devenir poète.
Il commence divers petits boulots et se forge peu à peu une culture d'autodidacte. Ses premiers poèmes datent de 1916. Publications plus que confidentielles mais qui l'encourage à continuer. Il fréquente un moment les personnes groupées autour d'anciens membres de la bande à Bonnot. Il ne deviendra jamais un véritable militant et refuse toutes actions illégales.
L'armistice de 1918 est signé avant son incorporation mais la grippe espagnole vient de foudroyer Guillaume Apollinaire. Pour Desnos l'heure n'est pas aux réjouissances.
En 1919 il devient traducteur de prospectus pharmaceutiques. Au cours d'une réunion il fait la rencontre de Benjamin Péret. Celui-ci lui présentera André Breton.
En 1920 et 1921, le service militaire interrompt pour deux ans sa vie parisienne à Chaumont puis au Maroc.
En 1922, de retour à la vie civile, Desnos s'intègre au groupe de Littérature et participe aux expériences d'écriture automatique, de sommeils hypnotiques, de récits de rêves ou de fantasmes.
Breton écrit : « Il n'est, depuis 1921, aucune personnalité qui en poésie ait marqué aussi fortement son empreinte que celle de Robert Desnos ».
Un de ses poèmes sert de motif à la réalisation de Man Ray « l’Étoile de mer », dont l'inspiratrice est la chanteuse Yvonne Georges. Elle meurt en 1930.
Depuis 1923, Desnos éprouve un amour intense pour Youki, égérie de Montparnasse et ancienne compagne du peintre Foujita. Ils vont désormais unir leurs destins. La vie du nouveau couple est chaotique de même que ses rentrées d'argent.
Jusqu' en1926, Desnos exerce différents métiers. Il s'installe rue Blomet et fréquente le tout Montparnasse de l'époque. L'écart avec Breton est de plus en plus grand.
Jusqu'en 1930, Desnos publie ses poèmes.
La vie avec Youki est toujours matériellement difficile. Desnos fait de la gérance d'immeubles, écrit pour l'Agence littéraire internationale, fait quelques conférences à radio Paris. En novembre 1933 il réalise l'émission radiophonique « la grande complainte de Fantomas » et avec Paul Delarme crée une agence de publicité radiophonique (la Marie rose ; le Vermifuge lune, la Quintonine...). Il réalise alors des émissions radiophoniques sur Radio Luxembourg et le Poste parisien.
En 1936, il s'astreint à écrire un poème chaque soir. Il fait aussi de la critique musicale et écrit des textes mis en musique par Darius Milhaud dont « la cantate pour l'inauguration du musée de l'homme ».
En 1934, il adhère au Front commun contre le fascisme et le gros capital et se range du côté du Front populaire en 1936.
Le 3 septembre 1939, c'est la guerre. Desnos rejoint son régiment à Nantes. La débâcle le mène en Dordogne.
De retour à Paris, il devient rédacteur à Aujourd'hui, le journal crée par Henri Jeanson. Le journal passe aux mains de l'occupant et Desnos est réduit à écrire quelques rares articles. Depuis 1942 il fait partie du réseau de résistance Agir et aide à la fabrication de faux papiers d'identité.
En 1943, il publie un autre recueil de poèmes. Il est arrêté en 1944. Puis ce sera Fresnes, Compiègne, Auschwitz, Buchenwald, Flossenburg, Floha, Desnos lutte pour survivre à la faim, à l'humiliation et à une totale détresse. Il est acheminé jusqu'à Terezin, en Tchécoslovaquie. Il meurt, épuisé, comme la plupart de ses compagnons, du typhus, le 8 juin 1945.
« Je pense à toi Desnos qui partis de Compiègne
Comme un soir en dormant tu nous en fis récit
Accomplir jusqu'au bout ta propre prophétie
Là-bas où le destin de notre siècle saigne »
(La complainte de Robert le Diable composée par Louis Aragon en hommage à Desnos le 11 mars 1959)
source : Ottomar
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