Séraphine LOUIS
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(artiste visuel)
Biographie (Cliquez ici pour la lire)
Séraphine De Senlis naît Séraphine Louis, le 3 septembre 1864 à Arsy dans l’Oise, s’éteint le 11 décembre 1942 à Villier sous Erquery dans l’Oise.
La vie de Séraphine Louis a été adaptée au cinéma, son rôle interprété par Yolande Moreau en 2008.
A la mort de leurs parents, Séraphine a 7 ans, est élevée par sa sœur jusqu’à son adolescence. Jeune femme de ménage dans une institution de jeunes filles, elle découvre l’art en observant un professeur de dessin. Elle est ensuite engagée comme domestique par le Couvent de la Charité de la Providence et y restera une vingtaine d’années, jusqu’en 1901.
Dans ce lieu empreint de dévotion, Séraphine dans sa simplicité touchante, peint pour la Vierge Marie « surtout la nuit quand la ville est endormie. Mes natures mortes sont comme des cadeaux pour le Bon dieu et la Sainte-Mère. Alors, je vais aller au paradis. Le soleil est Dieu et ce sont les fruits du paradis. C’est comme ça que je le vois. »
Elle compose ses peintures en rajoutant des produits comme l’huile de bougie ou utilise des peintures Ripolin mais n’a jamais dévoilé le secret de ses compositions dont la qualité a résisté au temps. Son choix se porte sur des couleurs lumineuses, ses peintures à la floraison luxuriante sont associées à l’Art naïf aux côtés du Douanier Rousseau.
L’Art naïf est principalement associé aux peintres autodidactes. Son père étant manouvrier (employé aux gros œuvres), Séraphine Louis a certainement appris à préparer ses peintures avec des composants de fortune, auprès des ouvriers, charpentiers, brocanteurs.
A partir de 1901, Séraphine Louis se fera engager comme femme de ménage par les familles bourgeoises de Senlis.
C’est ainsi qu’elle entre en 1912, durant deux années, au service de Wilhelm Uhde, un collectionneur d’Art réputé qui écrit :
« Un jour, je trouvai posée sur une chaise, chez des bourgeois, une nature morte qui me coupa singulièrement le souffle. C’étaient des fruits modelés dans une singulière pâte consistante, au lieu d’être seulement effleurés : des pommes, paraît-il, mais elles étaient faites de beauté et devenues réalité. Le jeune Cézanne aurait pu les peindre. Je demandais qui était l’artiste et l’on me répondit : Séraphine. Comme ce nom ne me disait rien, on me raconta que c’était ma femme de ménage, une vieille dame qui faisait ma chambre depuis quelques jours et à qui je n’avais pas prêté attention. J’achetai ce tableau ainsi que tous ceux que Séraphine avait peints au fil des ans et m’avait apporté, ravie de mon intérêt. J’en montrai quelques-uns à mes amis à Paris, en leur disant qu’ils avaient été peints par une nonne. Mes amis furent aussi surpris et enchantés que moi, et l’un d’entre eux s’écria :
—A quoi bon continuer à peindre si une femme inculte peut réaliser des œuvres aussi puissantes ! »
De nationalité allemande, Wilhelm Uhde doit quitter la France au début de la Grande Guerre. Sa collection est mise sous séquestre et vendue en 1921, au titre de « Vente des biens allemands ».
Déçus de la vie en Allemagne, Wilhelm et son compagnon Helmut Kolle rentrent en France en 1924. Désireux de reconstituer sa collection, Wilhelm reprend contact avec Séraphine en 1927 pour l’exposer sous le nom de Séraphine De Senlis, sa ville d’adoption. Il la convainc de se consacrer à la peinture et lui assure un revenu confortable, qu’elle dilapide ou autre possibilité, certains profitent de sa naïveté.
Wilhelm cesse d’acheter ses toiles lors de la Grande Dépression mais continue de payer une pension. Il lui paiera une chambre à part lorsque Séraphine sera internée ne pouvant plus se loger ni peindre. Il perd son compagnon, Helmut kolle gravement malade, en 1931.
Les expositions de Wilhelm et ses ouvrages « consacrées aux peintres dégénérés » lui valent l’hostilité du Reich, il est déchu de sa nationalité allemande peu avant la Seconde Guerre mondiale, parvient à échapper à la Gestapo en se cachant chez ses amis.
Dés son entrée en hôpital psychiatrique en 1932, les peintures de Séraphine de Senlis sont décryptées comme iconique mêlé au satanisme. Or, les photos la représentant montre une femme appliquée à peindre comme une enfant s’appliquerait à former l’alphabet avec une plume et un encrier. Ses absences hypnotiques peuvent être dues aux essences de fabrication artisanales que Séraphine a longuement préparées et respirées tout au long de sa carrière d’artiste.
Je passe sur les lettres qu’une élève-psychiatre aurait trouvé dans un bureau de l’hôpital parce que je doute qu’elles aient été écrites par Séraphine, le niveau d’écriture est un peu trop relevé pour une vieille femme qui a quitté l’école au certificat d’étude.
Séraphine de Senlis s’éteint à l’âge de 78 ans, durant la seconde Guerre mondiale en 1942, dans la plus grande misère. Wilhelm Uhde décède en 1947.
Ses œuvres :
1924 Fleurs des champs
1925 Oiseau et branche de cerisier
1928 L’arbre rouge
1929 Bouquet de feuille – L’arbre du paradis
1930 Les grappes de raisin
source : Wikipedia,Fasya
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