Plumedebois
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(poète et artiste visuel)
Présentation (Cliquez ici pour lire sa présentation)
Il y a longtemps que je ne me suis pas inscrite sur un forum, ou que j'aie seulement écrit.
Adolescente, j'étais fière qu'on me considère comme une artiste. C'est ce que je voulais être; j'écrivais, je connaissais la musique... C'était là toute mon identité. Seulement, je suis bien plus logique que créative. Logique, exigeante et perfectionniste! J'éprouvais plus de plaisir à maîtriser tous les temps de verbes compliqués et à chercher un vocabulaire mort depuis longtemps plutôt qu'à me laisser aller. Je cherchais à m'exprimer, mais je ne voulais dire que les choses que d'autres voulaient entendre. Plaire à tout prix, mais dans l'angle du génie et non celui de la recette-déjà-surexploitée, telle était ma priorité. Inutile de vous dire que je me suis rapidement retrouvée incapable d'aligner deux mots sans douter de moi-même et sans vouloir tout corriger. Or, à force de trop penser, on finit par s'épuiser; à force de cultiver la pression, j'ai aussi cultivé la paresse. Je n'avais plus la volonté de soigner mes mots, alors j'ai cessé de les écrire. Je n'avais rien à exprimer avec ma musique, alors je l'ai laissée.
J'ai trouvé un domaine qui me passionne bien au-delà de ce que j'aurais pu croire : le vin, la sommellerie. J'y ai trouvé le défi que je cherchais, de même que la poésie qui me faisait rêver et le sourire des gens que je ne trouvais jamais auparavant. J'apprends toujours, mais je sais que c'est un chemin dans lequel je me rencontre et me retrouve. C'est ce métier, ces études, qui m'amènent cet été à une province qui n'est pas la mienne. Isolée de ceux que j'aime, sans téléphone pour les contacter et sans habitude dans lesquelles me réfugier, je suis seule face à moi-même. Les gens que j'y rencontre, je les regarde comme un miroir. Ils ne le savent pas, mais ils me confrontent au plus profond de moi-même.
J'ai ressorti mon violon; après y avoir enlevé la poussière accumulée, il me fait vivre des choses refoulées depuis longtemps. Pour une fois, j'ose : je renoue peut-être avec Vivaldi, mais je m'accorde aussi le privilège d'improviser et, surtout, d'être écoutée. L'oreille de ceux qui m'entendent est bien différente de celle de mes anciens professeurs; ils ne cherchent pas la technique, ils s'extasient du moment présent. Je dois avouer que c'est libérateur. Je ne suis plus seulement celle qui cherche à maîtriser l'instrument, je peux aussi être celle qui laisse filer une note au gré de mes envies.
Cette nuit, par contre, un chagrin d'amour est venu m'habiter. Je me sens seule et incroyablement loin de mes amis. Même si quelques mots échangés en ligne font du bien, le véritable baume s'est avéré être cette vieille passion qu'est l'harmonie des mots. Or, comme avec la musique, je me permets cette fois d'écrire sans réfléchir, de parler sans recorriger, sans relire. Je ne sais pas si ce que j'ai dit fait le moindre sens; je cherche avant tout à me libérer des fers que j'ai moi-même forgés.
Je viens seulement m'exprimer.
Citation
On ne perçoit pas toujours l'écureuil sur l'arbre aux branches nues
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