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Dictionnaire / Mots commençant par C
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  •  Cadavre exquis [jeux]
    Définition :
    Le cadavre exquis est un procédé par lequel plusieurs auteurs créent une phrase, un vers, sans se concerter, en respectant une structure grammaticale définie au préalable (le plus souvent, sujet + verbe + complément) et en attribuant à chacun une de ces parties. L’auteur qui écrit n’a pas connaissance des messages de ses pairs. Ce jeu est l’invention des surréalistes (en 1925) tels que M. Duhamel, A. Breton, Max Ernst.

    Exemple(s) :
    Le cadavre – exquis – boira – le vin – nouveau. : première production qui donna son nom au jeu.
    Princesse - déglutira - une petite mirabelle - gaiement. A. Breton in Recueil pour un prélude
  •  Calembour [jeux]
    Définition :
    Jeu de mots qui repose sur une approximation du sens et du son et défini comme une “équivoque phonétique”.

    Exemple(s) :
    Jean Cocteau en a donné divers exemples savoureux, dont celui-ci :

    Il meurt pour s’endormir sous le soleil des fièvres
    Et se réveille mort…
    Chercheuses d’or mettez votre doigt sur vos lèvres :
    Halte ! Le chercheur dort.
  •  Calligramme [jeux]
    Définition :
    Un calligramme est un poème dont le texte forme un dessin en relation avec ses idées. La relation peut être en adéquation, en opposition, ou en complémentarité avec le sujet. Cela permet à l’auteur de proposer une lecture particulière de son écrit en y ajoutant une communication visuelle.

    Exemple(s) :
    “Coeur couronne et miroir” par Guillaume Apollinaire
  •  Catachrèse [figure]
    Définition :
    Métaphore par laquelle un mot est employé dans un sens figuré et dont son usage est si courant qu'elle n'est plus ressentie comme telle.

    Exemple(s) :
    Tête de lit, plume d'un stylo, ailes d'un moulin, tête de pioche, poignée de porte, œil de bœuf, pied de chaise, etc.
  •  Césure [vers]
    Définition :
    C’est la coupe principale à l’intérieur d’un vers. C’est dans l’alexandrin classique que la césure est la plus nette. Elle partage le vers en deux hémistiches de 6 syllabes. Les vers de une à sept syllabes n’ont pas de césure fixe. Ils sont dits d’une seule émission de voix, sans arrêt dans la diction. On attend une césure dans le vers à partir de la mesure de l’octosyllabe. La césure est marquée, dans un vers, par //

    Exemple(s) :
    N’offrez rien au lecteur // que ce qui peut lui plaire.
    Ayez pour la cadenc(e)// une oreille sévère ;
    Que toujours, dans vos vers, // le sens, coupant les mots,
    Suspende l’hémistich(e), // en marque le repos.

    (BOILEAU - Chant 1 - L’ART POÉTIQUE)
  •  Chanson (de geste) [forme]
    Définition :
    Les "chansons de geste" constituent les premiers poèmes de notre littérature (à partir du XIe siècle). Ici le mot geste est féminin et désigne un ensemble de poèmes épiques.

    Ces poèmes sont écrits le plus souvent en décasyllabes, parfois en octosyllabes. Mais on en trouve déjà en alexandrins.
    Les vers sont regroupés en strophes assonancées, appelées à l'époque des "laisses".
    Le nombre de vers d'une laisse n'est pas fixe, aucune longueur n'est imposée.
    "La Chanson de Roland" présentait 4000 vers.
    Chaque épopée a un point de départ historique, mais l’œuvre poétique est largement postérieure aux évènements : les héros des poèmes ont vécu entre le VIIIe et le Xe siècle ; les chansons de gestes ont été écrites au XIe, XIIe et XIIIe siècles. C'est à cette époque que les chansons de gestes furent chantées de château en château par des musiciens : mi-chantant, mi-déclamant, suscitant l'admiration des seigneurs de l'époque.
    Il faut admettre que seul l'intérêt pour nous de ces chansons de geste est historique. La langue, les mœurs, les coutumes de ces textes nous sont trop étrangers.

    Exemple(s) :
    La Chanson de Roland (fin du XIe -début du XIIe siècle) raconte le retour d'Espagne de l'armée française, l'embuscade tendue à Roland le 15 août 778, son amitié avec Olivier, sa mort glorieuse vengée par Charlemagne.

    Extrait :
    CARLES li reis, nostre emperere magnes,
    Set anz tuz pleins ad estet en Espaigne :
    Tresqu’en la mer cunquist la tere altaigne.
    N’i ad castel ki devant lui remaigne ;
    5Mur ne citet n’i est remés a fraindre,
    Fors Sarraguce, ki est en une muntaigne.
    Li reis Marsilie la tient, ki Deu nen aimet.
    Mahumet sert e Apollin recleimet :
    Nes poet guarder que mals ne l’i ateignet. […]


    Traduction :
    LE roi Charles, notre empereur, le Grand,
    Sept ans tout pleins est resté dans l’Espagne :
    jusqu’à la mer il a conquis la terre hautaine.
    Plus un château qui devant lui résiste,
    plus une muraille à forcer, plus une cité,
    hormis Saragosse, qui est dans une montagne.
    Le roi Marsile la tient, qui n’aime pas Dieu.
    C’est Mahomet qu’il sert, Apollin qu’il prie.
    Il ne peut pas s’en garder : le malheur l’atteindra. […]


  •  Charade [jeux]
    Définition :
    La charade est un jeu en forme d'énigmes successives qui vise à faire découvrir un mot en soumettant chacune de ses syllabes à la perspicacité du questionné, par de petites devinettes sous formes de définitions. Les charades sont parfois en vers et constituent un petit poème.

    Exemple(s) :
    J'ai l'honneur d'être mon premier ;
    Mon second, en sa fleur, brille sur vous, Adèle,
    Souffrez que ma muse fidèle
    Ose vous offrir son entier.

    (Homme-âge)

    Victor HUGO.
    ___________________

    Mon second est toujours produit par mon premier,
    Qui fait le prix de mon entier.

    (Chan-son)

    Victor HUGO
    ___________________
  •  Cheville [divers]
    Définition :
    du latin "clavicula" petite clé.
    Défini un ou plusieurs mots inutiles pour ajuster le nombre de syllabes d'un vers en prosodie classique

    Exemple(s) :
    Ainsi, dans les Femmes savantes, quand Molière écrit :

    Et les soins où je vois tant de femmes sensibles
    Me paraissent aux yeux des pauvretés horribles..

    Il est difficile de justifier "aux yeux"
  •  Chiasme [figure]
    Définition :
    Le chiasme (substantif masculin), du grec χιασμός : khiasmós ("disposition en croix, croisement") provenant de la lettre grecque khi ("X") en forme de croix (prononcer /kjasm/ « kyasm »), est une figure de style qui consiste en un croisement d'éléments dans une phrase ou dans un ensemble de phrases.

    Il se construit souvent sur le modèle BA/AB. (Dans lequel A peut-être un nom et B un adjectif.)

    Le chiasme a pour effet de donner du rythme à une phrase ou d'établir des parallèles. Il peut aussi souligner l'union de deux réalités ou renforcer une antithèse.


    Exemple(s) :
    "Ayant le feu pour père, et pour mère la cendre." (Agrippa d'Aubigné)

    "La neige fait au nord ce qu'au sud fait le sable." (Victor Hugo)

    "Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger." (Molière)

    "Les désespoirs sont morts, et mortes les douleurs." (Albert Samain)

    "Absence de preuve n’est preuve d’absence." (axiome scientifique)

    "Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens. Mais dans l'oeil du vieillard on voit de la lumière." (Victor Hugo)

    "Vivre simplement pour que d'autres puissent simplement vivre." (Gandhi)
  •  Chute [divers]
    Définition :
    Effet de surprise ménagé par l'auteur à la fin d'un texte qui éclaire son sens ou peut conduire à le réinterpréter.

    C'est le dernier vers d'un sonnet ou la conclusion inattendue d'un texte en prose.

    Exemple(s) :
    Une chute très connue est le dernier vers du sonnet "Le dormeur du val" d'Arthur Rimbaud.
    https://lespoetes.net/poeme.php?id=2597&cat=ph
  •  Comparaison [figure]
    Définition :
    La comparaison est une figure de style qui établit une analogie entre deux termes (le comparé et le comparant), par l’intermédiaire d'un "mot-outil" (L’outil de comparaison). Le plus souvent "comme" est cette charnière entre deux réalités comparées, mais on peut également utiliser : tel, pareil à, similaire à, semblable, de même que, plus que, ainsi que, moins que…
    La comparaison a plusieurs but : mettre en relation deux univers et expliquer par l’image.

    Exemple(s) :
    Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
    (Baudelaire - Harmonie du soir)

    Au milieu de ce fracas, rien n'était aussi alarmant qu'un certain murmure sourd, pareil à celui d'un vase qui se remplit.
    (Chateaubriand - Mémoires d’outre-tombe)

    Comme un qui erre aux champs, lors que la nuict au monde
    (Étienne Jodelle - Comme un qui s'est perdu dans la forêt profonde)
  •  Concaténation [figure]
    Définition :
    Le terme concaténation est issu du latin cum (avec) et catena (chaîne), il désigne l'action de mettre bout à bout deux chaînes.

    La concaténation est une opération sur les mots, mais peut être étendue aux langages.
    C'est aussi une pratique discursive d'un certain nombre d'auteurs qui consiste à fabriquer une sorte de néologisme en regroupant trois ou quatre mots et en les séparant par des tirets.
    Exemple : être-auprès-des-choses...

    Pour terminer, c'est aussi une figure de style : en littérature, une concaténation désigne la disposition dans un même texte de plusieurs anadiploses* successives, à la manière des maillons d'une chaîne.

    * Figure de pensée par laquelle on reprend le dernier mot d'un vers (ou d'une phrase, ou d'un membre de phrase) au début du vers (ou de la phrase, ou du membre de phrase) qui suit.

    Exemple(s) :
    La plus célèbre des concaténations en littérature est celle que fait Sganarelle, le valet de Dom Juan, dans la pièce de Molière :

    " Sachez, Monsieur, que tant va la cruche à l'eau, qu'enfin elle se brise; et comme dit fort bien cet auteur que je ne connais pas, l'homme est en ce monde ainsi que l'oiseau sur la branche; la branche est attachée à l'arbre; qui s'attache à l'arbre, suit de bons préceptes; les bons préceptes valent mieux que les belles paroles; les belles paroles se trouvent à la cour; à la cour sont les courtisans; les courtisans suivent la mode; la mode vient de la fantaisie; la fantaisie est une faculté de l'âme; l'âme est ce qui nous donne la vie; la vie finit par la mort; la mort nous fait penser au Ciel; le ciel est au-dessus de la terre; la terre n'est point la mer; la mer est sujette aux orages; les orages tourmentent les vaisseaux; les vaisseaux ont besoin d'un bon pilote; un bon pilote a de la prudence; la prudence n'est point dans les jeunes gens; les jeunes gens doivent obéissance aux vieux; les vieux aiment les richesses; les richesses font les riches; les riches ne sont pas pauvres; les pauvres ont de la nécessité; nécessité n'a point de loi; qui n'a point de loi vit en bête brute; et, par conséquent, vous serez damné à tous les diables. " (Acte V, Scène 2)
  •  Contre-assonance [rime]
    Définition :
    La contre-assonance ou contrassonance (substantif féminin) est une figure de style fondée sur l'homophonie de consonnes placées en fin de vers. Il s'agit d'une figure uniquement poétique, liée à la versification.

    Exemple(s) :
    Matelot/poilu
    Poétique/loufoque

    J’aime au ciel, ces lueurs étranges
    et le sourcil noir de l’orage.
  •  Contrepèterie [jeux]
    Définition :
    La contrepèterie n'est pas spécifique à la poésie, où elle est assez peu courante. Mais comme les mots constituent la matière première des poètes, ceux-ci sont tentés par l'utilisation plus ou moins discrète de cet art du contrepet.
    Il s'agit de l'interversion, au sein d'une phrase d'apparence volontairement anodine, de deux lettres, de deux syllabes (ou même de deux mots), de manière à obtenir une autre phrase (généralement gaillarde et drôle).

    Exemple(s) :
    - (G)oûtez-moi cette (f)arce !
    (Pour : "foutez-moi cette garce !")

    - La (c)uvette est pleine de (b)ouillon.
    (Pour : "La buvette est pleine de couillons !")

    - Le Pont-(Neuf) fait soixante (pieds).
    (Pour : "Le pompier fait soixante neuf.")
  •  Contrerime [figure]
    Définition :
    Quatrain hétérométrique aux rimes embrassées et aux mètres croisés.

    (Plus simplement, cela correspond à quatre vers dont les rimes sont de type ABBA, et qui peuvent être 8-6-8-6)

    Définie par Paul-Jean Toulet cette figure de style est censée apporter une sensation de déséquilibre.

    Exemple(s) :
    L’immortelle, et l’œillet de mer
        Qui pousse dans le sable,
    La pervenche trop périssable,
        Ou ce fenouil amer
     
    Qui craquait sous la dent des chèvres,
        Ne vous en souvient-il,
    Ni de la brise au sel subtil
        Qui nous brûlait aux lèvres ?
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